Dernières analyses et études
Au travers d’analyses conceptuelles, de récits et fictions, d’analyses d’oeuvres artistiques et de propositions politiques, le Centre Franco Basaglia développe trois univers d’inspiration : 1° la reconnaissance et l’émancipation, 2° l’hospitalité et 3° la justice sociale. Par ces divers chemins, il invite les citoyens à voyager, à se questionner et à voir les maladies psychiatriques et les souffrances psychiques comme des modes de vie qui mettent en difficulté et interrogent les relations dans notre société.
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Se faire son histoire dans la longue histoire de la psychiatrie
Qu’est-ce qu’il s’agit de rencontrer, de comprendre et de penser dans nos rapports actuels à la folie-l’aliénation-maladie mentale-trouble psychique ? Nous proposons de se construire des histoires pour tenter de s’y sentir plus au clair. Progressivement, sans dire trop vite ce dont il s’agit de faire, en cherchant un peu. En cherchant à se faire des points de vue dans l’histoire de la psychiatrie à partir des savoirs, des espaces, des pratiques, des récits qu’elle a mobilisés.
Défaire l’idéologie de la famille ; soutenir les attachements là où ils se fabriquent
La famille est une réalité relativement partagée dans le monde social. Elle s’impose à pas mal de monde et fait référence, même quand on n’en dispose pas, même quand elle nous fait souffrir. Parfois, on souffre aussi d’avoir une famille mais qui est invisible aux yeux des autres, illégitime du point de vue de l’administration. Dans cette analyse, nous envisageons la famille comme institution sociale et comme idéologie dominante ; nous pesons les effets de cette structuration dominante de l’existence singulière.
Le partage serait l’affaire principale de la psychiatrie
Et si l’affaire psychiatrique-santé mentale était principalement une affaire de partage ? Cette hypothèse a été formulée dans un réseau dense d’associations et d’expériences locales qui mettent au travail nos rapports aux troubles psychiques et psychiatriques. Elle est arrivée au milieu d’une séquence, une durée vivante au cours de laquelle nous cherchons à composer autrement avec nos modes d’être au monde.
Plutôt qu’un récit de soi, s’attacher à une multiplicité de narrations
Pépi est une pièce de théâtre écrite et performée par Catherine Wilkin. A première vue, c’est l’histoire d’une petite fille. En fait, c’est un entrelacs de plusieurs narrations, de plusieurs façons de raconter une relation. Catherine Wilkin crée plusieurs points de vue, plusieurs manières de dire la relation à un père, un père dont on dit, par ailleurs, qu’il est bipolaire. Ces histoires nous intéressent…
Comment le foot nous attache dans une institution de santé mentale ?
Francesco travaille au Siajef. Il m’a livré quelques souvenirs autour d’une expérience, celle d’avoir constitué une équipe de mini-foot. Cette constellation de souvenirs permet de s’interroger sur la fonction et la possibilité socio-politiques de créer des attachements dans une institution de santé mentale.
Equipement collectif – un terrain de foot dans un hôpital psychiatrique, un terrain de foot sur un sol colonisé
Cette année, le Centre Franco Basaglia a organisé un séminaire qui portait sur l’Histoire de la psychiatrie ; une étude a suivi ces ateliers. Ce travail adoptait un point de vue général parcourant plusieurs périodes institutionnelles et temporelles. Cette analyse est l’occasion de déplier une expérience de cette grande Histoire ; nous avons décidé de nous concentrer sur une réalité située, singulière et radicale car elle tient autant à la psychiatrie qu’à la violence coloniale. C’est l’histoire d’une tentative menée par le docteur Frantz Fanon, psychiatre et militant anticolonial, dans un hôpital psychiatrique algérien dans les années cinquante.
Amitiés (je travaille à une psychiatrie populaire)
Attacher quelqu’un.e à un lit prévu à cet effet et disposé dans une chambre d’isolement est une possibilité médico-psychiatrique ; nous avons décidé de porter notre regard sur les dimensions à la fois traumatisantes et coercitives de cette réalité, en cherchant différents angles d’analyses. Ces différents regards s’appuient sur des considérations politiques, cliniques et citoyennes pour penser ce que ce « droit d’attacher » dit de la culture et de l’organisation sociales de nos rapports au trouble, à la maladie psychique ou à la folie.
Penser une politique des attachements : une révolution des liens contre une culture des sangles
Attacher quelqu’un.e à un lit prévu à cet effet et disposé dans une chambre d’isolement est une possibilité médico-psychiatrique ; nous avons décidé de porter notre regard sur les dimensions à la fois traumatisantes et coercitives de cette réalité, en cherchant différents angles d’analyses. Ces différents regards s’appuient sur des considérations politiques, cliniques et citoyennes pour penser ce que ce « droit d’attacher » dit de la culture et de l’organisation sociales de nos rapports au trouble, à la maladie psychique ou à la folie.
Incertitudes et inquiétudes
L’incertitude prend plusieurs formes et l’inquiétude est son amie la plus connue. Sébastien a fait part à son ami de ce qui le traverse dans un travail collectif en cours. Dans un long courrier, V. prend le temps de lui répondre en donnant son regard sur la question des inquiétudes et des incertitudes d’un travail en commun.
Une personne sur quatre
En ville, il est possible de penser nos relations par les nombres. Il serait même possible de gouverner nos vies par les nombres. Alors en ville, nous sommes une personne sur quatre. Et ça croît ! Alarmant, dit le Ministre.
Un salon d’arrangeurs
En ville, dans les salons, chez soi, dans les salons de thé et les salons de coiffure, les interlocuteurs s’écoutent et se parlent. Mais dans un salon de santé mentale, l’écoute serait-elle différente ? Ce serait bien utile de le savoir pour importer l’un ou l’autre de ses aspects dans nos salons ordinaires.
Le théâtre des absents
En ville, une petite troupe, dont les membres ne se nomment pas, se désespère et se réinvente. Ils, elles sont contrarié.e.s. Ils butent contre une modalité d’expression des souffrances existentielles dont tout le monde a pu faire l’expérience : l’absence.
Lignes de partage
Nous avions choisi ce mot de partage au sens d’échange. Nous : le groupe « Tchantchès-Nanèsse ». Différents intervenants en maison médicale ou en service de santé mentale, un usager actif au sein de divers comités, un membre d’une équipe de soutien en santé mentale, et une avocate, qui a été syndic des administrateurs de biens.
L’enceinte aux diplomates
En ville, un atelier radio m’arrête. En m’entretenant avec son animateur et quelques personnes d’un groupe de travail, j’ai retenu des pétales de son imaginaire et des pépites de sa langue qui me semblaient ouvrir l’actualité de sa présence dans la ville.
De la grappe au vin (étude 2023)
Quatre associations ont voulu travailler ensemble et former une grappe. Elles se sont progressivement donné une méthode collective pour penser et mettre en œuvre des rapports d’émancipations à l’entour des troubles psychiques et psychiatriques. Cette aventure inachevée est racontée tant sur un plan formel que sous forme d’un récit intime et collectif plein d’autocritique et de malice.
Le courage des oiseaux
Comment présente-t-on les Expériences du Cheval Bleu ? Que veut-on montrer ? Que reste-t-il dans la mémoire des visiteurs ? Dans leur imaginaire ? Que ressentent-ils et que retiennent-ils ? En quoi est-ce que ça les anime ? À quoi est-ce utile, en fin de compte ?
Penser intuitif / Penser rationnel
C’est peut-être bien le dialogue entre deux manières de penser en collectif qui est au cœur de nos démarches.
On parle bien de manières, de modalités, de pratiques. Dans la suite, quand sera utilisé le terme ‘pensée’, ce ne sera jamais en référence à une entité qui aurait une quelconque existence en soi, ni matérielle ni immatérielle. Il s’agira toujours d’un comment. Et le verbe penser ne sera envisagé que comme transitif. L’acte de penser n’a de sens, ici, que par rapport à un objet : comment on pense l’existence, le monde, l’humain, soi-même …
Genèse des alternatives
Depuis bien longtemps, des individualités et des collectifs se sont trouvés en Belgique, inspirés qu’ils étaient par les mêmes expériences, en d’autres temps, en d’autres lieux. Leur but commun est de transformer les conditions d’existence des personnes qui vivent avec la souffrance psychique.
Leur conviction, leur expérience, c’est que ce n’est pas tant la maladie qui détermine ces conditions que les institutions de la société qui l’accueille. C’est donc sur ces dernières qu’ils veulent agir. Mais quand on parle de transformer les institutions, il ne s’agit pas (que) des établissements psychiatriques.
Ma liberté
Ma liberté s’arrête là où commence celle des autres ! Combien de fois n’entend-on pas cette phrase ! l’idée est tellement ancrée que, bien souvent, je pense, celle ou celui qui la prononce ne mesure ni ses implications, ni ses fondements. C’est une ineptie (un paralogisme, si tu préfères) qu’on a tellement répétée qu’elle s’est imposée. C’est probablement la première chose qui vient à l’esprit quand on demande comment définir la liberté. Si on faisait un micro-trottoir… Mais on ne fera pas de micro-trottoir.
Des lieux et des liens qui consolent
Le travail de lien que nous effectuons avec les membres, usagers et personnes que nous côtoyons dans nos structures est-il aussi un travail de consolation ? La psychiatrie démocratique dans le milieu de vie passe-t-elle par la consolation des personnes en grande souffrance psychique ? La consolation est-elle la première étape sur le chemin d’une émancipation ?
Un lien indéfectible
« Comment tout a commencé » est un roman de Pete Fromm. C’est l’histoire d’Austin et d’Abilene, un frère, une sœur. L’un d’eux est porteur d’un trouble, l’autre pas. Et Pete Fromm nous raconte toute la tension qui existe dans ce lien qui pourtant reste indéfectible.
J’aimerais mieux pas
Le rapport à la contrainte semble avoir changé dans la société. Ça s’observe, notamment, dans le monde du travail, qui constitue sans doute la contrainte sociale la plus forte et la plus partagée, mais le changement pourrait bien être plus fondamental, et toucher le lien social tout entier.
Se sentir attaché
L’inconscient collectif a tendance à associer le trouble psychique à une multitude de clichés : la souffrance, la détresse, l’hospitalisation, parfois même l’enfermement… Bien que cela puisse correspondre à une réalité, c’est loin d’être toute l’histoire. Et si, plutôt que de resserrer les liens qui enferment et qui étouffent, on s’attachait à ceux qui rassemblent et qui libèrent ?
La folie à la portée des enfants
Depuis « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll (1865), peu de publications estampillées « jeunesse » ont abordé ce que l’on appelle la folie avec autant d’audace, de fantaisie et de légèreté. Aussi emblématique qu’iconoclaste, le roman illustré a passé l’épreuve du temps et reste une entrée en la matière formidable pour mettre le trouble psychique à la portée des enfants… Mais qu’en est-il de l’édition jeunesse contemporaine ?
Avoir bon d’avoir peur
La peur a mauvaise presse, mais il semblerait qu’à petites doses, et lorsqu’elle est choisie plutôt que subie, elle pourrait avoir un impact positif sur notre psyché. Les films d’horreur et le saut à l’élastique seraient-ils bons pour notre santé mentale ?
Comment dire
C’est devenu difficile d’utiliser le mot fou. Ça dérange. Je le fais pourtant volontiers, pour mettre en évidence ce problème de dénomination. On n’en finit jamais. Comment doit-on – peut-on, parler des personnes qui vivent avec un trouble psychique ? Comment les désigner ?
Sortir de l’ornière en marchant
La marche peut-elle être une source d’émancipation de la souffrance psychique ? Un acte aussi simple peut-il réellement aider ? En quoi est-elle bénéfique ? Est-ce que cela fonctionne à chaque fois ? Avec ses questions en tête, je suis parti à la rencontre du groupe « En marche » de Revers.
Le chemin vers l’horizon
Il y a maintenant plusieurs années, le Mouvement pour une Psychiatrie Démocratique dans le Milieu de Vie formulait une série de propositions pour réformer le paysage de la santé mentale .
Certaines concernent des dispositifs précis, circonscrits, d’autres sont résolument structurelles.
(…)
Le fantasme de changer l’Autre
La cohabitation entre différentes espèces animales est vieille comme le monde, et l’humain se targue d’en avoir domestiquées plusieurs. Mais peut-on encore parler de cohabitation quand il est attendu de l’Autre – humain ou non-humain – qu’il soit contenu, docile, obéissant ?
Plus de stress que de strass
Rayée de la liste des maladies mentales de l’OMS le 17 mai 1990 seulement, l’homosexualité semble être aujourd’hui largement acceptée en Occident. Pourtant, même dans les pays a priori les plus safe, les personnes issues de la communauté LGBT+ continuent de subir au quotidien des discriminations qui impactent lourdement leur santé mentale…
Le réconfort par le goût
Intrinsèquement liée au souvenir, la nourriture est un point de contact entre deux lignes du temps. Petite exploration de l’hospitalité à travers les victuailles, les repas partagés… et les yeux de Babette.
Faire le mur
Claudine s’en va aujourd’hui. Elle termine son contrat d’agent d’insertion à Article 23. Elle et moi, pendant quelques mois, nous avons travaillé ensemble au lancement d’une passionnante initiative. Qui n’a pas abouti.
Dormir, rêver peut-être
Le sommeil fait partie de nos besoins primaires. Sans lui, c’est la dégringolade physique et mentale. À quoi ressemble la vie d’un insomniaque chronique ?
Parlez bas, si vous parlez d’amour
Le bruit est omniprésent, il s’immisce jusque dans les plus petits interstices de nos vies, il entête, il obsède aussi, parfois… Que se passe-t-il quand on y est vraiment, viscéralement intolérant ? Et que faire, en tant qu’individus, en tant que société, pour remettre un peu de douceur dans le vacarme ambiant ?
L’envol du serpent coucou
Le conte qui suit est adapté d’une fable « orientale » évoquée dans « l’institution en négation » , ouvrage fondateur du mouvement de la psychiatrie démocratique. elle a été racontée, en italien, d’abord par Jurij Davydov . Elle a aussi donné son titre à un petit film réalisé à l’hôpital de Gorizia par Pirkko Peltonen pour la télévision finlandaise en 1968.
Habiter la lisière (étude 2022)
Les Expériences du Cheval Bleu, dont fait partie le Centre Franco Basaglia, se sont lancées dans le projet d’aménagement d’un nouveau lieu. Le programme architectural comporte un espace de rencontre informelle, dont la spécificité est de ne pas être spécifique. Il a une disponibilité permanente. Son occupation est imprévisible. Il marque une transition entre le dehors et le dedans du site, une lisière.
Le trouble pop
Depuis la nuit des temps, ce que l’on appelle la folie inspire la création artistique autant qu’elle fascine le public. Hélas, l’image qu’en renvoie la production culturelle, notamment audiovisuelle, est souvent bien éloignée de la réalité… Quel est leur impact sur les personnes immédiatement concernées ?
Folie furieuse : la fin d’un mythe ?
Encore largement associée à la dangerosité dans l’inconscient collectif, ce que l’on appelle « la folie » fascine autant qu’elle effraye et fournit – à tort ou à raison – une source d’inspiration inépuisable pour les créateurs de tout poil. Mais d’où provient cette image du fou furieux, et surtout : est-elle fondée ?
Gros-Câlin, histoire(s) de mue(s)
Récit drôle et touchant de la solitude ordinaire où le trouble est omniprésent, le premier roman d’Émile Ajar (en réalité le vingtième de Romain Gary) nous met dans la peau de Michel Cousin, statisticien parisien esseulé et peu sociable, dont les besoins affectifs sont comblés par un python de deux mètres vingt – le bien-nommé « Gros-Câlin ».
Parler de soi quand on parle de l’autre (et inversement)
Quand une personne expose ses failles – volontairement ou non –, les projections vont bon train, et il n’est pas rare que l’autre écrase ou infantilise plutôt que de chercher à s’éduquer. Comment créer des cadres propices à la déconstruction des clichés associés au trouble psychique ? Et quelle légitimité avons-nous, en tant que travailleurs et travailleuses gravitant, de près ou de loin, autour de la psychiatrie, pour accueillir, soigner et sensibiliser au mieux ?
D’amour et de fantômes
Accompagner le deuil avec une infinie tendresse, voilà ce que propose Laurie Anderson dans son film « Heart of a Dog » (2015). Ode à la vie portée par la voix hypnotique de l’artiste interdisciplinaire, c’est une invitation au souvenir et à une douce introspection, un appel à la poésie quand la vie et le monde nous semblent vides de sens. Pouvons-nous nous en inspirer pour adoucir le deuil en temps de covid ?
Bo Burnham : soigner le monde par l’humour
Pendant une année entière, l’humoriste états-unien Bo Burnham s’est attelé à écrire, réaliser, interpréter et monter « Inside », un « truc » audiovisuel, lors des confinements successifs. Selon notre animatrice, c’est l’oeuvre la plus forte qui soit sortie de cette période pour le moins étrange (et toujours pas terminée) : sans jamais mentionner la pandémie, le comédien y passe du coq à l’âne – et nous du rire aux larmes – en 87 minutes chrono, alternant des sujets aussi variés que le privilège blanc, la société hyper connectée, l’ennui, la solitude ou encore les pensées suicidaires, et renvoie à travers l’écran le reflet de notre propre impuissance…
Une enfance à Lierneux
Le thermos de café est prêt. Plus loin, les médicaments. Ce soir, sans doute, un bon programme télé. Antoinette et Hildergard sont ici chez elles. Une balade improvisée, quelques emplettes à la petite batte voisine et la campagne à perte de vue… Lierneux, ni le village de «fous» comme le prétend la légende, ni le paradis terrestre. Simplement la vie. Avec la psychiatrie, les patients en famille, la moisson estivale et l’horloge qui tic-taque. (Hugues Dorzée ; Le soir ; 5 août 1998)
La parole est un oeuf
Certes, la valeur de la parole d’une personne peut dépendre de son statut social. Quand les experts, les académiques ou les politiques s’expriment, ça a une autre légitimité que quand la RTBF fait un micro-trottoir, et une autre encore quand une personne sans domicile fixe apostrophe les passants. Mais, à l’inverse, la nature de la prise de parole ne peut-elle pas donner un statut à la personne ?
L’artiste et le « fou » : frères d’armes ou frères ennemis ?
Il est de bon ton de mettre en valeur la fragilité de l’artiste, sa sensibilité à fleur de peau. D’ailleurs, on ne compte plus les études mettant en relation créativité et troubles psychiques, comme si le lien de cause à effet était évident ; comme si tous les artistes étaient un peu fous, et que tous les « fous » étaient forcément des artistes. Sans surprise, les deux termes sont même devenus quasi-synonymes dans le langage courant, et l’on dit volontiers des personnes faisant preuve d’un grain de folie : « Oh, c’est un artiste ! ».
Du bon usage de la douceur
En 1845, Edgar Allan Poe publie la nouvelle visionnaire “Le système du Docteur Goudron et du Professeur Plume” où il est question d’un asile privé célèbre pour appliquer la méthode de la douceur auprès de ses pensionnaires. Ce même XIXème siècle voit se développer de nouvelles pratiques de soin en Europe et ailleurs dans le monde, basées sur une humanité accrue.
Aujourd’hui encore, la douceur bouleverse et transforme.
Raisons d’être (étude 2021)
La raison d’être désigne, en philosophie ou en métaphysique, le sens, la cause véritable et profonde, de l’existence d’une chose ou d’un être. Pour une entreprise, elle désigne la façon dont elle entend jouer un rôle dans la société au-delà de sa seule activité économique.
En 2017 a débuté une démarche de réflexion participative, mise en œuvre par le Centre Franco Basaglia, afin de saisir la raison d’être de l’expérience Article 23 pour les différentes parties prenantes.
C’est pas grave !
Dans La société du mépris, publié aux éditions la découverte en 2006, le philosophe Axel Honneth aborde la question de l’invisibilité ou de la non-existence sociale en montrant que l’invisibilité passe bien par une opération de mise en visibilité préalable. Celle-ci consiste à identifier l’autre que l’on ne souhaite pas voir. Le mépris se manifeste dès lors que l’on agit envers l’autre en faisant comme s’il n’était pas là, ce qui suppose bien une identification préliminaire afin de ne pas le voir ou de donner l’impression de «voir à travers lui».
Frederick Exley, ou la soif d’exister d’un loser
Frederick Exley est un loser fini, un grand raté ! Sa vie n’est qu’alcool, échecs, insatisfactions, dépression et exubérance inadaptée. Sa plus grande passion ? Les New York Giants, une équipe de football américain. Mais il est par-dessus tout le fan ultime de Frank Gifford, l’un des joueurs phare de cette équipe. Et tout cela tourne à l’obsession dans sa vie !
Le « Dernier stade de la soif » est un roman de Frederick Exley. L’autofiction d’un loser et de sa soif d’exister. Mais que vient toucher en nous un tel récit ?
Parcours de rétablissement
La notion de rétablissement en santé mentale fonde, sans aucun doute, pour les personnes qui vivent avec des souffrances psychiques, une manière précieuse de considérer leur propre vie. Mais la confusion entre un cheminement en recherche d’équilibre, et un état d’équilibre retrouvé est consubstantielle au mot. Il en va de même, en anglais, du mot recovery, dont il est la traduction. Et il se pourrait bien que cette confusion strictement sémantique dissimule des tensions profondes.
Présences absentes, une enquête radiophonique
Olivier mène une enquête radiophonique à l’écoute de nos relations avec des quasi-personnes. Ceci est son journal d’enquête.
Les quasi-personnes, fantasme d’enquête
Olivier mène une enquête radiophonique à l’écoute de nos relations avec des quasi-personnes. Ceci est le journal d’un fantasme d’enquête.
Maladie mentale et responsabilité, le dilemme du juge Bertrand
Le juge Bertrand achetait son journal sur le trajet depuis le palais de justice, mais, aujourd’hui, à la vérité, il savait très bien qu’il ne le lirait pas. Il avait à réfléchir. L’affaire de ce matin le perturbait.
D’autres manières d’être vivant
En partant de la pensée de Baptiste Morizot, ce texte invite à enrichir et repenser notre manière de percevoir le vivant autour de nous et d’y tramer nos existences. Et par analogie, à repenser notre regard envers les personnes qui souffrent de troubles psychiques. Sortir de la pensée dualiste serait-il une solution ?
Une tache blanche sur un mur blanc
Une heure ou deux, c’est un coup de blues ou une gueule de bois. Jusque midi, c’est une fuite des responsabilités. Au-delà, ça devient un refus de se lever. A priori, il y a une signification. C’est un épisode dépressif ? Une crise psychotique ? Ou alors un geste politique ? Un appel au secours ?
Hospitalité – Pour des formes d’institution sous tensions
L’imaginaire de l’hospitalité antique se faufile et persiste dans les interstices du présent, conserve un certain prestige, hante nos sociétés et inspire des pratiques discrètes. Face aux détresses, replis et impasses contemporaines, comment la propager, la renforcer, l’instituer tout en évitant les travers de l’institutionnalisation et de la normalisation ?
Hospitalité – Le pouvoir aux imaginaires
Nous voudrions ici dépister des repères et découvrir des sources d’inspiration parmi des créations artistiques et des aventures extravagantes où l’hospitalité s’est toujours trouvée plus à son aise que dans le sérieux des chartes et de la grande histoire.
Un pas vers un pacte pour une nouvelle politique de santé
Si l’accessibilité, essentielle à la justice sociale d’un système de santé, se transformait en hospitalité, fonderions-nous un nouveau pacte politique ? Trois façons de mettre en œuvre l’hospitalité auprès des personnes souffrant de troubles psychiques permettent de faire de cette question une hypothèse qui autoriserait l’imagination d’institutions renouvelées.
Monter dans le train
Retour sur la deuxième des propositions politiques du mouvement pour une psychiatrie démocratique « Reconnaître et développer les associations d’usagers de services de santé mentale ». Une évidence ! Et pourtant, ça n’avance pas.
De Boodschapper
Fascination pour un personnage habité par une voix. Récit d’un destin incroyable, celui d’un homme qui souffre, et dont la parole arrive pourtant à inspirer tout un peuple, à force de conviction, en réinventant une langue. Et, en creux, destin d’un auteur, élevé dans une culture, arraché à cette culture, et qui raconte ses racines les plus profondes dans une langue qui n’est pas la sienne.
Au pied du mur
Le monde du travail est drôlement secoué. Les emplois sont menacés, les entreprises sont sous pression. Le système économique est mis en question. Dans ce contexte, Il est plus que temps, sans doute, de faire le point sur les expérimentations qui sont en lien avec la proposition 03 du mouvement pour une psychiatrie démocratique « Reconnaître et développer des services d’accompagnement dans l’emploi »
Tourner le regard
Les Droles : c’est la fin d’une série. 3 saisons. 13 épisodes, publiés entre octobre 2018 et mai 2020. Et que s’est-il passé ?
Les Droles #3 – épisode 3 : Face à face
Alicia, une des droles, sonne à la porte. Elle veut que Jacques change l’histoire qu’il leur fait jouer.
Les Droles #3 – épisode 2 : Trouver Sonia
Alicia, une des droles, sonne à la porte. Elle veut que Jacques change l’histoire qu’il leur fait jouer.
Les Droles #3 – épisode 1 : Devine qui est là !
Alicia, une des droles, sonne à la porte. Elle veut que Jacques change l’histoire qu’il leur fait jouer.
Au bord du vide
Le collectif Troubles & libertés est une Expérience du Cheval Bleu. Il est formellement constitué depuis juin 2019. Il réunit environ 4 fois par an des personnes qui se sentent concernées par les questions liées à la souffrance psychique et à la citoyenneté dans la ville de Liège.
Thelonious Monk, une singularité musicale
Thelonious Monk est un personnage singulier de la musique jazz, tant par son jeu atypique que par son être au monde troublant. Dans la vie de ce pianiste, les sphères de protection et de reconnaissance déployées autour de lui auront permis à son être et à sa musique de se déployer dans toutes leurs richesses. Même si, malheureusement, cette reconnaissance n’aura pas réussi à résorber le trouble qui l’emportera.
Les troubles embarqués des horizons normatifs
La norme tient grâce à un lieu de discipline qui prescrit des conduites modèles ou par des dispositifs (savoirs, techniques, services, …) qui vont soutenir dans la population la production normale et incertaine de soi. Lors de la répétition de la norme, un trouble s’immisce toujours tant dans le sujet que dans la norme elle-même. Cette analyse envisage comment ces troubles pourraient être l’occasion de faire bifurquer les horizons normatifs.
Ecrire avec les troubles et la souffrance (étude 2019)
Nous nous sommes demandé ce qu’est écrire comme pratique d’émancipation alentour des troubles et de la souffrance psychique. D’abord en définissant un sujet d’écriture qui permette aux uns et aux autres de rechercher ce dont il pourrait s’agir. Cette recherche pourrait se faire autour du « trouble », de la « souffrance », de « territoires existentiels ». Nous déplions ensuite les problèmes qu’implique écrire à partir de cette recherche : comment écrire des univers d’inspiration, comment rendre intelligible et rendre sensible, comment composer des normes.
L’hospitalité, une invitation inopinée
Les multiples analyses que nous avons consacrées à l’hospitalité se répondent et se complètent tout en laissant des questions ouvertes et des brèches incolmatables sous peine de passer à côté de l’authenticité de la folie, de l’indéfinissable singularité humaine et de son irréductible liberté. La toile qu’elles tissent esquisse petit à petit des pistes pour penser et pratiquer concrètement dans le milieu de vie l’hospitalité à l’égard des personnes en trouble. […]
Une impasse sans place pour l’hospitalité
À l’égard de l’Antiquité, la Modernité opéra un tournant majeur gravitant autour de la rationalisation généralisée. Au sein de celle-ci, plusieurs grandes transformations ont pris leurs cours. Afin de repérer plus précisément dans quel milieu ambiant se déploient, se dévoient ou se débattent la psychiatrie et l’hospitalité de nos jours, nous reviendrons sur les courbes générales du tournant des années quatre-vingt dont nos sociétés ne sont pas encore sorties. […]
Croissance et santé mentale
Cette fiction a été écrite à plusieurs. Elle anticipe un monde possible dans une dizaine d’années. Préalablement, une quarantaine de personnes impliquées dans des institutions qui se soucient des souffrances psychiques ont nommé des éléments politiques, économiques, sociaux, technologiques, environnementaux et législatifs qu’elles perçoivent comme des défis à relever pour l’avenir. Ce texte raconte un monde futur où la croissance et la santé mentale sont puissamment investies.
Croissance et démocratie culturelle
Cette fiction a été écrite à plusieurs. Elle anticipe un monde possible dans une dizaine d’années. Préalablement, une quarantaine de personnes impliquées dans des institutions qui se soucient des souffrances psychiques ont nommé des éléments politiques, économiques, sociaux, technologiques, environnementaux et législatifs qu’elles perçoivent comme des défis à relever pour l’avenir. Ce texte raconte un monde futur où la croissance et la démocratie culturelle sont puissamment investies.
Décroissance et démocratie culturelle
Cette fiction a été écrite à plusieurs. Elle anticipe un monde possible dans une dizaine d’années. Préalablement, une quarantaine de personnes impliquées dans des institutions qui se soucient des souffrances psychiques ont nommé des éléments politiques, économiques, sociaux, technologiques, environnementaux et législatifs qu’elles perçoivent comme des défis à relever pour l’avenir. Ce texte raconte un monde futur où la décroissance et la démocratie culturelle sont puissamment investies.
Décroissance et santé mentale
Cette fiction a été écrite à plusieurs. Elle anticipe un monde possible dans une dizaine d’années. Préalablement, une quarantaine de personnes impliquées dans des institutions qui se soucient des souffrances psychiques ont nommé des éléments politiques, économiques, sociaux, technologiques, environnementaux et législatifs qu’elles perçoivent comme des défis à relever pour l’avenir. Ce texte raconte un monde futur où la décroissance et la santé mentale sont puissamment investies.
« Ceux qui partent d’Omelas », une critique de l’utilitarisme
Par une voie sensible, la fiction, Ursula Le Guin nous invite à percevoir la pensée utilitariste en situation. “Ceux qui partent d’Omelas” amène le lecteur à vivre dans la cité du bonheur. Du moins celle du bonheur pour le pus grand nombre car la dignité d’une personne n’est pas respectée, et cela certains ne peuvent le supporter au point de quitter Omelas.
Hospitalité – De quelques révolutions infimes ou infinies
Dès ses origines, l’hôpital psychiatrique ne s’est pas avéré des plus avenant pour se révéler, à l’inverse, violent, aliénant, castrateur… Cela ne signifie pas pour autant qu’il l’est par essence. Une autre institution, un autre lieu, authentiquement hospitalier, demeure possible. C’est avec cette volonté que se sont déployées les expériences et révolutions de Franco Basaglia ou François Tosquelles, […]
Le ciel était aussi en loques qu’un pyjama de bohémien…
Y a des livres qui te sautent dessus ! « Même les cowgirls ont du vague à l’âme » de Tom Robbins raconte l’histoire folle de Sissy Hankshaw, qui naît à Richmond, Virginie, avec des pouces d’une taille démesurée. Cette difformité va faire d’elle un être d’exception, avec une trajectoire on ne peut plus singulière. Des personnages singuliers, elle va en rencontrer beaucoup d’autres, dans une Amérique dont la civilisation chancelle. […]
Hospitalité – Procuste et les lits psychiatriques
L’hôpital est-il le lieu de l’hospitalité ou son contraire ? Étymologiquement, l’hôpital suppose ou déploie l’hospitalité. Il devrait être hospitalier. Or l’adjectif n’a dans l’usage actuel et les représentations courantes pas le même sens selon qu’on parle d’une maison ou de la gestion hospitalière, d’un ami ou d’un centre hospitalier. […]
Hospitalité – Cohabitations et remue-ménages à tous les étages
L’hospitalité – lorsqu’elle n’est pas stérilisée par des règlements et des procédures millimétrées – constitue une expérience troublante, aussi enrichissante que déstabilisante. La rencontre d’une personne vivant des troubles psychiques – dont la souffrance a souvent amorti ou pulvérisé les ressorts élémentaires du jeu social – provoque aussi une forme de trouble, dérangeante ou encombrante, enrichissante pour peu qu’on s’y rende disponible. […]
Hospitalité – Le trouble savoir du trouble
Rencontrer, faire face et, plus encore, accueillir une personne en difficulté psychique s’avère difficile, perturbant et déconcertant. Comment sortir de l’embarras ? Que faire du trouble ? S’agit-il de le raisonner, de le réduire ou de le laisser venir, de part et d’autre ? Qui du professionnel ou du familier s’avère le plus apte à cet accueil ? Les deux approches ont chacune leur force et leur faiblesse, leur registre et leur responsabilité. Elles gagnent à se maintenir en tension et à se compléter. […]
Hospitalité – De l’éthique individuelle à la pratique collective : la question de l’institution
L’hospitalité relève-t-elle d’une disposition humaine ouverte à son prochain ou est-elle l’effet d’une injonction institutionnalisée ? L’hospitalité est-elle une affaire d’éthique individuelle ou de politique collective ? Nous partirons de ces questions qui ont accompagné l’histoire de l’hospitalité depuis l’Antiquité pour amorcer une série d’analyses sur les enjeux, les atouts, les possibilités et les difficultés de l’accueil des personnes en trouble psychique dans le milieu de vie.
Les oiseaux
Il s’agissait d’inventer une histoire pour dire ce qui a de la valeur pour ces gens, et dans les lieux qu’ils fréquentent. En se projetant dans des personnages, nous voulions éclairer des interrogations […]
Ex cathedra
Ce poème a été écrit par Serge Delaive dans le cadre de notre événement “La clé des champs : jeu de piste philosophique”. Il nous permettait de parler de la souffrance psychique d’une manière sensible et d’en rapprocher la question de la liberté.
Les Droles #2 – épisode 4 : La chute
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Les Droles #2 – épisode 3 : Avant la chute
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Les Droles #2 – épisode 2 : Mort ou vif
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Les Droles #2 – épisode 1 : Sous les frondaisons
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Panoplie
Nous sommes des êtres de raison, d’émotions et de relations. Pas d’ordre hiérarchique entre ces trois dimensions de notre humanité. Certain-e-s, à certains moments, vont donner plus d’importance à l’une ou à l’autre. Mais tout le monde s’accordera pour dire que ce sont trois moteurs de notre évolution, de nos actions, trois angles d’approche de notre humanité.
Se préparer à des gestes d’hospitalité
Le trouble psychique désarçonne au point qu’on se demande quel imaginaire serait prêt à l’accueillir. L’hospitalité pourrait-elle devenir un univers de référence commun susceptible de préparer certains gestes ?
L’errance de l’hospitalité (étude 2018)
Cette histoire est une balade. Elle mêle des récits d’expérience de travailleurs d’une institution psychiatrique et d’un groupe de ses bénéficiaires avec des fictions de la littérature qui rendent sensibles des voies pour avancer malgré la déroute. Ces voisinages improbables permettent d’aller en reconnaissance dans des paysages imaginaires ou réels, et de soutenir la quête de compositions existentielles qui misent sur l’hospitalité des voisinages.
Un premier caillou
Il est long, le chemin jusqu’à la mise en œuvre d’une proposition qui détermine une institution. Il est long, et jalonné de rencontres, d’embuches, de carrefours Il sinue au cœur de vallées encaissées et de sombres forêts. Mais il est guidé par les étoiles. Un jour, il débouche sur un paysage grandiose, sur une belle prairie, ou sur la mer. Premiers pas sur le chemin vers des centres de jour à activités structurées.
Liberté et consentement
Alors qu’on associe souvent la liberté au fait d’agir, de décider ou d’exprimer sa volonté, on peut se demander si la liberté n’a pas également un lien avec le fait d’assumer l’impuissance, d’accepter la nécessité plutôt que de s’insurger contre elle. Est-on libre quand on lâche prise ?
La liberté d’accomplissement
La liberté et le bonheur font souvent l’objet d’une confusion où le bonheur constituerait le fin mot de la liberté. Or, à la différence du bonheur, la liberté n’est pas une affaire individuelle, elle suppose une responsabilité vis-à-vis de l’autre – une obligation de lui répondre, c’est-à-dire de répondre de nos actes. Or, si l’on accepte cette distinction, comment envisager ce choix – liberté ou bonheur – lorsque l’on souffre psychiquement ? La question est-elle adéquatement posée en ces termes ?
Liberté et propriété de soi
La notion de liberté est l’épicentre du courant de pensée libertarien. Celle-ci est revendiquée comme un droit, le droit de posséder et de décider librement sur ce qui m’appartient. Si, d’un point de vue libertarien, posséder quelque chose signifie le droit de conserver, exploiter, vendre, transférer cette chose, la possession peut inclure aussi le droit de la détruire ou de l’aliéner. Si l’on suit cet argument, qu’en est-il alors de notre corps, entendu comme propriété ? Quels problèmes pourraient se poser ? Cette question constituera le fil de notre réflexion.
La liberté de se raconter ou de se protéger
Au-delà de l’individualisme et au besoin d’une égalité pour tous est venu s’ajouter le besoin d’une reconnaissance de la singularité de chacun. Mais nul n’est une île ! L’homme n’est pas un isolat indépendant de tout et tous. Dès lors la liberté pourrait se jouer dans cet espace de l’interdépendance aménagé autour de la singularité de chaque existence.
Et derrière cela, faut-il se raconter pour affirmer sa liberté ou bien se limiter pour se protéger ? Le récit de soi est autant une émancipation qu’une servitude. La nouvelle culture du singulier pour se consolider doit éviter de conduire à une nouvelle normativité oppressante, celle de l’individu gestionnaire de lui-même et entièrement responsable de sa réussite comme de son échec.
Finalement, interroger la liberté offre des réponses paradoxales, non ?!
Empathie
L’empathie, une qualité, en principe. Qui permet la rencontre, la communication. Qui fonde même une méthode qui se donne pour finalité de développer « une éthique de vie fondée sur l’empathie et la compassion, et un projet pour une société pacifiée » (www.cnvc.org) .
Mais la psychiatrie fait de l’excès d’empathie une caractéristique de certaines personnalités troublées. A partir de quand l’empathie est-elle excessive ? En lien avec un trouble de la personnalité ? Quel lien ? Effet ? Signe ? Cause ? Retour sur une rencontre impromptue et le trouble qu’elle suscite.
Les Droles – épisode 6 : La vie sans eux
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles.
Les Droles – épisode 5 : Elle sourit toujours
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles.
Les Droles – épisode 4 : L’appel du plein
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles.
Les Droles – épisode 3 : J’y suis, j’y reste !
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles.
Les Droles – épisode 2 : Le ventre de la baleine
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles.
Les Droles – épisode 1 : Au bord du monde
A Liège, quand on parle de quelqu’un dont le comportement, l’allure ou le discours s’écarte de la norme, on dit volontiers que c’est un « drole » (Prononcez [dʁɔl]). Ça ne veut pas nécessairement dire que la personne est amusante, qu’elle est drôle. Ça veut dire qu’elle n’est pas comme tout le monde. Ça peut avoir un caractère affectueux, être une taquinerie. Ça sous-entend aussi une part d’inquiétude. Pas tout à fait de la méfiance, mais de la circonspection. « C’è-st-on drole ! »
Le 9ème Jour
Les personnes qui vivent des souffrances psychiques n’ont pas la cote. C’est le moins qu’on puisse dire. Essayons de dire le plus. Comment ça se fait ? Quels sont les ressorts de ce rejet ? Que viennent-elles toucher chez les autres ? Une réflexion sous forme de comparaison un peu provocante avec une autre forme d’altérité.
La vie prise du bon côté
Le présent article fait le point sur une tradition africaine millénaire de rencontres d’échanges conviviaux où des personnes se racontent des histoires, s’amusent, rient… dans une optique de recherche du bien-être individuel et collectif. Il présente son origine, sa méthode et son fondement, en l’occurrence la philosophie africaine humaniste dénommée « ubuntu ». Des témoignages de quelques personnes ressources, animatrices de ces rencontres, illustreront les propos qui seront développés.
Week-end à Rome
Ils sont une douzaine. Des femmes et des hommes. Ils connaissent des difficultés psychiques et fréquentent un lieu d’insertion par la culture ou résident dans une maison communautaire. Ils veulent aller ensemble en voyage. À Rome. Et alors ? Rencontre et questionnements.
Bibliographie : justice sociale
Quelques auteurs inspirants pour poursuivre au-delà du récit « Justice sociale » de notre étude « Mais où s’en va la vie ? ».
Bibliographie : hospitalité
Quelques auteurs inspirants pour poursuivre au-delà du récit « Hospitalité » de notre étude « Mais où s’en va la vie ? ».
La question de l’hospitalité nous pousse à interroger l’architecture des lieux de vie (villes, quartiers, maisons, institutions…) et les pratiques qui y accueillent les existences et orientent les circulations.
Bibliographie : reconnaissance et émancipation
Quelques auteurs inspirants pour poursuivre au-delà du récit « Reconnaissance et émancipation » de notre étude « Mais où s’en va la vie ? ».
Les notions de reconnaissance et d’émancipation demandent un climat favorable pour pouvoir éclore. Un travail de climatisation est donc nécessaire afin de cultiver des espaces viables, des possibilités de participation et des voies de circulation permettant tous les itinéraires pour les identités fortes ou vulnérables qui arpentent notre monde.
Les yeux rivés à la marge
La culture serait-elle un outil privilégié des citoyens pour la reconnaissance et la défense de la richesse singulière de personnes fragilisées ? Cette question prend forme à travers l’œuvre de Wesley Willis (1963-2003), un artiste atypique de Chicago. Sa parole musicale et dessinée raconte sa lutte contre la maladie mentale, mais ne s’y réduit pas. Elle ouvre à une reconnaissance de sa singularité par ses proches et ses fans. Elle (é)meut une communauté plus large rendant sensible l’hors-norme de son œuvre.
S’émanciper d’une maison hospitalière (étude 2017)
S’élever à l’imaginaire qui inspire les pratiques et les gestes quotidiens est ardu, surtout quand les problèmes existentiels sont devenus si lourds à vivre qu’ils appellent à trouver des solutions sans tarder. La pratique prend alors le dessus, vite orientée vers des objectifs normaux. C’est pourtant à ce niveau du « normal », de la représentation largement partagée de ce qu’il s’agit de faire pour vivre ensemble, qu’il est fondateur de s’interroger. Partant d’une Maison-institution et de ce qui s’y déroule au quotidien, nous avons essayé de déployer une parcelle d’un Imaginaire commun en racontant comment un être devient davantage humain à partir de trois aspirations :vivre une éthique de l’hospitalité, se redécouvrir dans des libertés d’accomplissement et expérimenter des émancipations.
Quelle valeur d’un objet culturel dans des ateliers artistiques ?
La valeur possible d’un objet culturel produit dans des ateliers de création artistique est recherchée grâce à la rencontre de ses trois participants. Comment pourrait-on ensuite qualifier ce qui en fait la valeur : sociale, esthétique, singulière, politique … ?
L’amour et la violence
Dans le récit de G : diverses rencontres, deux thèmes, et une hypothèse, la mienne, quitte à ce qu’elle ne tienne pas. Pas grave. Rien ne tient. Rien ne s’efface, jamais. Se rature, se biffe, se rebiffe, se raye, oui, mais effacer, non. Tout reste. Les coups, gifles, insultes, mots, d’amour, ou de violence. Gravés, dans le corps. Mais (oui, il y a un mais, je ne suis pas complètement déprimée, pas de panique), faire avec, se décaler, d’un petit mouvement, oui, on peut, ce qui nous rend uniques.
Une « fraternité discrète » comme disait l’autre (Lacan)
C’était une bonne interview, hein Tatiana. J conclura notre entretien sur ces mots. Oui, lui ai-je répondu, en souriant. Un récit riche, et dense, que j’ai dû raccourcir, malheureusement. Et je ne vous en dis rien, rien de plus. Suspens, total. A vous de le découvrir, libres et seuls. De pair, les deux ? Liberté et solitude ? Superbe question, mais pas à l’ordre du jour. Ne pas vous embrouiller. Oublions. Je vous laisse, avec J, et vos questions, les vôtres. Allez, à vous de jouer…
Mais moi, qui suis-je ?
Bon, je vous préviens, on va s’attaquer à un gros morceau là. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais sur le site, il y a trois thématiques : reconnaissance et émancipation, hospitalité et justice sociale. Dans mes articles précédents, grâce à trois récits, j’ai abordé, par divers biais, différents angles, la première thématique. Et je ne vous cacherai pas que cette histoire de reconnaissance continue à me questionner. Alors on va creuser, mais pas seul. A la rescousse : M, H, A + JP et J².
La reconquête, vivre avec ça
Etre bipolaire et se penser comme un être à part entière et non pas uniquement comme sa maladie fut une étape importante. Dans cet article j’examine les effets positifs et négatifs de la maladie. Comme effets positifs je mets en exergue le fait que je suis plus sensible et j’acte que les idées que j’ai eues en manie même si elles doivent être travaillées ne sont pas fausses. Comme effets négatifs, il faut prendre des médicaments à vie, faire des prises de sang et il y a des conséquences à moyen terme sur les reins, il y a également du psoriasis. Toutefois cette malade m’a paradoxalement apporté quelque chose : l’espoir …
Fond des ténèbres
Parler de la joie intense est facile ; conter la détresse suprême est plus ardu et difficile. Dans cet article nous examinons comment une personne souffrant de trouble bipolaire a vécu sa dépression. Dans un premier temps les évènements sont racontés, dans un second temps une analyse est effectuée avec pour question principale comment la société réagit aux maladies psychiatriques ?
Un bonheur intense
Cet article traite de la bipolarité, de comment elle s’est exprimée chez quelqu’un qui n’avait aucun antécédent de cette maladie. La première phase, la manie est décrite dans cet article, tout d’abord nous explicitons les conditions dans lesquelles celles-ci s’est déclarée ensuite nous analysons l’accélération cérébrale que cette maladie a provoquée avec pour question principale : où commence la folie et/où finit la raison ?
Une responsabilité attentive aux capacités
S’appuyant sur les écrits de Paul Ricœur, la présente réflexion analyse synthétiquement le sens de la responsabilité pour l’Autre, l’Autre vulnérable. L’analyse porte sur la source de ce type de responsabilité, l’interaction des acteurs en présence et enfin son lien avec la sollicitude et les capacités constitutives de l’humain. Le sens de la responsabilité pour l’Autre comme mission confiée et comme capacitation sera articulé avec force. C’est en effet ce double sens qui justifie sa place de choix dans le champ éthique.
Face aux vulnérabilités sociales, pensons à la sollicitude
Le présent article est une réflexion sur la sollicitude en tant qu’une des réponses aux situations de vulnérabilités sociales observables dans nos sociétés. Cette réflexion synthétise et articule les diverses significations de ce concept qu’on retrouve dans certains écrits du philosophe Emmanuel Levinas. L’attention est portée sur la sollicitude en tant que reconnaissance de l’humanisme de l’Autre, reconnaissance de l’altérité, exigence morale et solidarité.
Une vie construite à partir de la marge
Le texte suivant est une synthèse des récits de vie des jeunes d’Ecoute-Voir que j’ai rencontrés durant plus de trois ans. Pas tous les jeunes, évidemment, mais quelques-uns, dont les récits sont inspirants sur le plan de l’auto-prise en charge. Socialement relégués, psychologiquement fragilisés et matériellement précarisés, ces jeunes semblent se distinguer de la plupart de leurs communautaires qui évoluent en marge de la société, de par la bonne intégration du passé au présent, la transformation de leurs souffrances en moteur de leur réflexion et agir et enfin leur résilience. Mais au fait, quelles sont leurs ressources ? Cette question constitue le fil conducteur de la synthèse suivante.
Fantaisie militaire
L’enfer c’est les autres. On le sait (qui ça on?). Tous ces autres, qui parlent, gardent le silence, nous aiment, ou pas, trop, ou trop peu, nous regardent, ou plus… Rapports complexes, tordus, impossibles. Et pourtant. Que serais-je sans toi?Comme se le demandait ce chanteur moustachu que mes parents aimaient tant. H, elle, sait ce qu’elle veut: des contacts et du rythme, principalement. Nous verrons, par son récit, comment, seule et soutenue par d’autres, elle a pu structurer ce désir.
« Retour à la terre », tome 2
Suite et fin du récit de A. Et cette fois, on retourne à la terre, pour du vrai. Mouvement descendant, cheminement personnel et particulier, qui permettra à A de se reconnaître, seule, grâce à ses choix. Mouvement, aussi, de soi vers l’autre, vers le monde, la nature. Nous verrons comment la maladie peut, parfois, ouvrir de nouveaux champs. Et comment, grâce à des petits trucs, A a pu créer des valeurs nouvelles, qui sont celles de la vie, du changement.
“Retour à la terre”, tome 1
J’emprunte ce titre à une bd de Manu Larcenet (oui encore lui. Il y relate son choix de partir vivre à la campagne, notamment). Nous suivrons de notre côté le récit de A, qui, elle aussi, a décidé de partir vivre à la campagne. Mais pas seulement. Nous verrons, comment, de par ses choix, elle peut dire aujourd’hui « je me sens plus moi ». A a choisi, elle a dû, comme nous tous, face à un champ de possibles, choisir, et donc renoncer, perdre, mais aussi innover, créer d’autres modes de vie.
Qu’est-ce que je fous là ?
Partir d’une question (je vous donne un indice, le titre de l’article), voire même de plusieurs, tant qu’à faire, et découvrir que parfois, une question peut ouvrir de nouveaux champs, d’autres possibilités, peut conduire ailleurs, sur un autre chemin. Et parfois, dans cet ailleurs, on s’y reconnaît, soi, l’autre, que je suis pour moi, pour toi. Nous suivrons le récit de M, une partie de son cheminement, et comment elle s’est découverte autre, à diverses reprises, par divers biais.
Tu existes pour moi
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
Est-ce que vous êtes comme nous ?
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
C’est quoi un rhume ? (Didier 2)
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
Tu me donnes 3 euros ? (Didier 1)
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
Quand les mots ne collent pas aux maux
L’article suivant est un rapport commenté d’un entretien que j’ai eu avec un migrant souffrant accompagné par l’asbl Tabane. Il met en exergue la difficulté d’expression des grandes souffrances relative à la méconnaissance de la langue de l’interlocuteur et à l’ampleur des souffrances subies. Quand les mots utilisés ne collent pas aux maux, le locuteur recourt au langage non verbal relevant de son univers culturel. Cela occasionne des problèmes de communication interculturelle dans la relation thérapeutique. Mais ces problèmes peuvent être atténués par l’empathie.
Santé mentale et médias (guide et lexique)
Un guide et un lexique à destination des journalistes. Les discours simplificateurs et les clichés stigmatisent le secteur de la santé mentale. Usagers comme proches et professionnels en sont les premières victimes. Les médias peuvent contribuer à inverser cette tendance.
Mais où s’en va la vie ? (étude 2016)
Mais où s’en va la vie quand nous nous baladons avec des personnes qui vivent des souffrances psychiques ? Nous nous sommes organisés en collectifs d’écriture pour le raconter. Les trois récits font vivre dans des personnages le cahier de propositions politiques du Mouvement pour une psychiatrie démocratique dans le milieu. Ils laissent à penser que la vie pourrait se déplacer du côté de la reconnaissance et de l’émancipation, de l’hospitalité et de la justice sociale…
Philosopher, c’est aussi raconter des histoires
Puisque vient pour moi le moment de quitter le Centre Franco Basaglia, je trouve intéressant de dresser le bilan de mon expérience de travail dans cette association un peu particulière. De la critique des normes à l’étude du langage, de l’examen des modalités démocratiques propices pour faire entendre sa voix à l’hospitalité dans la vie quotidienne en passant par la justice sociale, d’un travail philosophique classique à l’exploration d’oeuvres de fiction pour illustrer et approfondir mes réflexions, je peux dire que mon parcours aura été passionnant et pas banal !
Poul Anderson (4) : œuvrer en humain que nous sommes
Les USA connaissent une épidémie de maladie mentale sans précédent et les méthodes de soins traditionnelles semblent ne plus suffire. Un sociologue, Douglas Bailey, décide de se lancer dans une expérience un peu folle. Un simulateur va lui permettre de vivre des existences différentes sous forme de rêves très réalistes. Les différents destins envisagés dans cette nouvelle de Poul Anderson Destins en chaîne, vont nous permettre d’interroger les modèles de prise en charge de la maladie mentale ainsi que leurs conséquences sociales. Dans cette dernière analyse, nous présentons l’option la plus radicale proposée par le simulateur ainsi que les conclusions de Douglas Bailey quand son expérience prend fin.
Poul Anderson (3) : la liberté absolue comme justice sociale
Les USA connaissent une épidémie de maladie mentale sans précédent et les méthodes de soins traditionnelles semblent ne plus suffire. Un sociologue, Douglas Bailey, décide de se lancer dans une expérience un peu folle. Un simulateur va lui permettre de vivre des existences différentes sous forme de rêves très réalistes. Les différents destins envisagés dans cette nouvelle de Poul Anderson Destins en chaîne, vont nous permettre d’interroger les modèles de prise en charge de la maladie mentale ainsi que leurs conséquences sociales. Dans cette troisième analyse, nous explorons avec Douglas Bailey l’option d’une société où une liberté totale est offerte aux malades.
Poul Anderson (2) : reconnaissance de l’amour
Les USA connaissent une épidémie de maladie mentale sans précédent et les méthodes de soins traditionnelles semblent ne plus suffire. Un sociologue, Douglas Bailey, décide de se lancer dans une expérience un peu folle. Un simulateur va lui permettre de vivre des existences différentes sous forme de rêves très réalistes. Les différents destins envisagés dans cette nouvelle de Poul Anderson Destins en chaîne, vont nous permettre d’interroger les modèles de prise en charge de la maladie mentale ainsi que leurs conséquences sociales. Dans cette deuxième analyse, nous explorons avec Douglas Bailey l’option d’une société où le traitement de la maladie mentale est basé avant tout sur l’amour.
Poul Anderson (1) : une reconnaissance sans émancipation
Les USA connaissent une épidémie de maladie mentale sans précédent et les méthodes de soins traditionnelles semblent ne plus suffire. Un sociologue, Douglas Bailey, décide de se lancer dans une expérience un peu folle. Un simulateur va lui permettre de vivre des existences différentes sous forme de rêves très réalistes. Les différents destins envisagés dans cette nouvelle de Poul Anderson Destins en chaîne, vont nous permettre d’interroger les modèles de prise en charge de la maladie mentale ainsi que leurs conséquences sociales dans une série d’analyses. Cette première analyse de la série décrit une société où la santé mentale des citoyens est la préoccupation numéro un. Tout écart à la norme, aussi minime soit-il, est aussitôt repéré et signalé aux autorités.
Hospitalité : quand l’identité est interrogée par l’altérité
Denise Jodelet, a réalisé sur 4 ans, une étude sur la Colonie familiale d’Ainay-le-Château où plus de mille ressortissants d’un hôpital psychiatrique sont placés chez l’habitant. Des nombreux enseignements et questionnements que nous pouvons tirer de cet ouvrage passionnant, nous nous intéresserons ici à la question de l’identité. Car l’identité des hôtes est toujours fragilisée dans les histoires d’hospitalité. En effet, l’accueil d’un étranger requiert une ouverture à l’autre qui est souvent vécue comme une mise en danger de l’équilibre identitaire de l’hôte.
L’hospitalité et la crainte de la contamination
Denise Jodelet, a réalisé sur 4 ans, une étude sur la Colonie familiale d’Ainay-le-Château où plus de mille ressortissants d’un hôpital psychiatrique sont placés chez l’habitant. Des nombreux enseignements et questionnements que nous pouvons tirer de cet ouvrage passionnant, nous nous intéresserons cette fois à un phénomène que l’on rencontre souvent dans les histoires d’hospitalité : la crainte de la contamination par l’hôte.
Oiseaux blessés. Avec les stagiaires d’Article 23.
Après une synthèse de récits de vie recueillis auprès de stagiaires rencontrés au sein des ateliers de l’Asbl Article 23 (Horeca et Bâtiment), ce texte décrit l’accueil qu’ils m’y ont réservé. Ce récit se prolongera dans le texte suivant intitulé « ‘’Je te porte dans moi comme un oiseau blessé’’ (Aragon) », qui se fera l’écho de mon observation de l’hospitalité propre aux ateliers d’Article 23.
« Je te porte dans moi comme un oiseau blessé » (L. Aragon)
ce texte-ci rend compte des spécificités de l’hospitalité que j’ai observées. Ces spécificités s’éclairent à mes yeux des problématiques du don et du contre-don, du « care », des relations à plaisanterie. Enfin, le respect des singularités et des limites individuelles, ainsi que la mise en suspens des rapports concurrentiels constitutifs du monde de travail, dessinent un espace alternatif à l’égard de ce dernier.
La chute de la maison Usher
Avec La chute de la maison Usher, Edgard Allan Poe nous offre une nouvelle qui interroge la question de l’hospitalité. Roderick, atteint d’une maladie nerveuse, demande à son ami d’enfance de venir séjourner auprès de lui. Il espère profiter de l’influence bénéfique de la joie de vivre de son hôte. Mais l’hospitalité n’est jamais neutre, l’influence fonctionne dans les deux sens, et nous allons voir comment l’ami de Roderick va également se voir affecté au cours de son séjour. L’écriture fantastique d’Allan Poe souligne aussi le pouvoir extraordinaire que les lieux peuvent avoir sur leurs habitants.
A la recherche d’un monde perdu
Entrer en conversation avec les stagiaires des ateliers de l’asbl Article 23, c’est entendre l’expression aiguë de manques de reconnaissance et de pertes de soi. C’est aussi rencontrer les effets de l’image défaite d’eux-mêmes que le monde du dehors leur a renvoyée et qu’ils ont intériorisée. Dans mon texte suivant intitulé «Un monde retrouvé ?», je considérerai les modes de reconnaissance que j’ai observés au coeur des ateliers.
Un monde retrouvé
Vivre au coeur des ateliers d’Article 23, c’est éprouver que la reconnaissance en constitue l’un des enjeux fondamentaux. Dans le sillage de mon texte précédent intitulé « À la recherche d’un monde perdu », je dessine et analyse ici les modes reconnaissance que j’ai observés au sein des ateliers d’Article 23, et je tente d’en mesurer la portée. Mais j’en interroge aussi les limites éventuelles au-dehors.
La reconnaissance comme accès à l’entendement
Quand on interroge les internés, beaucoup se plaignent de la non-reconnaissance de leurs droits et de leur souffrance. A première vue, cela peut sembler choquant. En effet, certains ont commis des actes très graves, qui semblent nier l’humanité de l’autre. Les internés expliquent que cette non-reconnaissance, qui les fait se ressentir comme non-humains, les prive de tout accès au sens de soi. Or, ce sens de soi semble constituer un passage obligé pour pouvoir sortir de l’espace de lutte et espérer une guérison. Car c’est seulement en étant reconnu dans sa qualité d’être humain qu’on peut connaître et respecter l’humanité de l’autre.
L’irresponsabilité pénale, une injonction paradoxale ?
En Belgique, une personne qui a des problèmes psychiatriques et qui commet un crime ou un délit ne va pas en prison. Son état mental au moment du crime ou du délit est évalué par une expertise psychiatrique. En cas d’irresponsabilité pénale, le juge prend une mesure de « défense sociale ». L’individu sera dirigé vers un « établissement de défense sociale » – institution hybride entre la prison et l’hôpital psychiatrique – non pour y purger une peine mais pour y être soigné. Cette analyse interroge cette mesure de protection où l’irresponsabilité semble fonctionner comme une injonction paradoxale à l’irresponsabilité, à la maladie et à la violence.
Quand le handicap enrichit l’entreprise
Dans nos sociétés, on demande aux gens de travailler leurs points faibles afin que chacun arrive à une « moyenne », à une norme au niveau de ses capacités. Chaque personne doit ainsi maîtriser un minimum de savoir-faire et de savoir-être si elle espère trouver et conserver un emploi. Il n’est donc pas étonnant que le taux d’emploi des personnes qui présentent un handicap ou une maladie soit si bas. Et si on renversait notre manière de voir les choses en permettant aux gens de renforcer et d’exploiter leurs points forts ? Des entreprises ont fait ce pari, elles misent sur l’employabilité des personnes malades ou handicapées et ça marche.
L’ami Joseph de Maupassant
Dans l’Ami Joseph, Maupassant nous offre une vision assez curieuse de l’hospitalité. L’impression dominante qui ressort du récit est une fermeture à l’autre, si bien que l’hospitalité y est vécue comme une dépossession de soi.
Lenz de Büchner
Dans Lenz de Büchner, quand l’hôte apparaît très étrange dans son rapport au monde, l’hospitalité dépend des connivences culturelles, spirituelles ou artistiques qui parviennent à s’établir. La littérature peut alors être décisive. Elle précipite dans la rencontre quand elle se plonge dans le réel des expériences et qu’elle fait vaciller les jugements. Elle permet de tenir dans l’intensité des bouleversements qu’implique l’hospitalité d’une très étrange expérience.
Les origines de la stigmatisation
Deuxième analyse de notre série consacrée à la stigmatisation des personnes qui ont des problèmes de santé mentale, nous nous intéressons cette fois aux origines de ce phénomène. Base de connaissances communes, conflits de valeurs colorant les sentiments des individus et comportements à la fois issus et légitimés par ces connaissances et ces affects, le tout forme une entité cohérente que l’on appelle la « stigmatisation ». Nous faisons ici l’hypothèse que la stigmatisation témoigne d’une certaine « image du monde », d’une représentation culturelle de la folie qui engendre le rejet et l’exclusion. Mais d’où nous vient cette représentation ? Comment s’est-elle construite ?.
L’autostigmatisation
Cinquième analyse d’une série consacrée à la stigmatisation des personnes qui ont des problèmes de santé mentale. Dans cet article, nous continuons le tour d’horizon du phénomène par une réflexion sur l’effet stigmatisant de certains discours de patients de la psychiatrie. Nous tenterons de répondre à la question suivante : comment les discours que tiennent sur elles-mêmes des personnes qui présentent des troubles psychiques peuvent parfois s’apparenter à de l’autostigmatisation ?
L’hôte d’Albert Camus
Dans L’hôte d’Albert Camus, l’hospitalité est la scène d’une hésitation. Elle raconte la fragilité d’une fraternité qui hésite entre tendresse, solidarité et une distance qui dit la solitude de l’hôte. L’hospitalité crée un lieu très particulier qui rend visible ce double élan, quelque peu paradoxal.
La vulnérabilité dans le discours néolibéral
Le concept de vulnérabilité fait recette depuis une petite trentaine d’année dans les discours sur le social et fait office de principe explicatif dans les analyses de problématiques parfois très différentes. Comment expliquer la fortune de ce terme de « vulnérabilité » ? Quels autres mots remplace-t-il dans les discours sur le social ? Quelles intentions manifeste-t-il ? Voici quelques-unes des questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans cette analyse.
Littoral de Wajdi Mouawad
Dans Littoral de Wajdi Mouawad, l’hospitalité est un drame. Non seulement elle ne se donne pas d’emblée, mais son commencement est composé d’inhospitalité. Elle a besoin d’une scène pour naître, tenter autrement la rencontre en autorisant des brins d’histoire, des chants, des gestes et des cris auxquels l’ordre des hommes n’était plus sensible.
Philémon et Baucis d’Ovide
« Scènes pour des politiques d’hospitalité » sont des textes d’analyse qui tentent de réfléchir aux mouvements que les histoires d’hospitalité induisent dans les rapports humains. Dans Philémon et Baucis d’Ovide, l’hospitalité est l’occasion d’une métamorphose. Elle invite à poursuivre la vie dans une poétique. Le devenir est aspiré dans le merveilleux, ses surprises, charmantes ou effrayantes. Ce qui fait vie dans le merveilleux impulsé dans l’accueil des hôtes reste ainsi une énigme, même si l’amour dessine un filigrane possible de l’élan poétique.
25 ans de réformes (en santé mentale), de liberté et d’égalité ?
Une réforme en santé mentale a cours en Belgique depuis 25 ans. Elle est interrogée à partir des transformations politiques qu’elle a produites. Deux vecteurs de justice sociale ont été choisis comme axes d’analyse : la liberté et l’égalité. Ou plutôt plusieurs variations possibles dans les façons de concevoir la liberté et l’égalité. Les écarts et les proximités politiques avec l’une ou l’autre de ces conceptions feront varier l’évaluation de l’histoire et les espoirs de nouvelles orientations.
Stigmatisation et médias
Troisième analyse de notre série consacrée à la stigmatisation des personnes qui ont des problèmes de santé mentale, nous nous intéressons cette fois aux médias en tant que relais de la stigmatisation auprès du grand public. Comment notre représentation de la folie – ce fond de connaissances communes et d’affects liés à la folie – est-elle entretenue par les médias ? Le « droit de réponse[1] » offert à ceux qui s’estiment stigmatisés par un article est-il une bonne solution pour agir contre l’effet stigmatisant de certains articles ?
Petite histoire de l’hospitalité
Les mots ne font pas que décrire le monde, ils le créent aussi. C’est pourquoi nous nous attachons à expliciter le sens de certains mots et à évaluer le potentiel de création, d’imaginaire qu’ils recèlent. Nous nous intéressons cette fois au mot « hospitalité ». Etymologie, définitions et déclinaisons du mot doivent nous permettre d’alimenter la controverse sur ce terme et de voir si son imaginaire peut servir à élargir, à enrichir nos réflexions sur les soins en santé mentale.
L’imaginaire et la psychiatrie
Sixième analyse de notre série sur la stigmatisation des personnes qui ont des problèmes de santé mentale, nous nous intéressons cette fois-ci à l’effet stigmatisant de la construction sociale de la psychiatrie. Comment la construction sociale d’un objet, ici la psychiatrie, peut renforcer voire générer les phénomènes de stigmatisation ? Nous nous intéressons à des choses aussi diverses que l’architecture, les modalités de prises en charge, le financement du secteur et les valeurs qui président à l’élaboration d’un système institutionnel.
La stigmatisation dans le discours des professionnels
Quatrième analyse d’une série consacrée à la stigmatisation des personnes qui ont des problèmes de santé mentale. Dans cet article, nous continuons le tour d’horizon par une réflexion sur l’effet stigmatisant de certains discours de et sur la psychiatrie. Nous poserons la question suivante : Le discours médical est-il neutre ou recèle-t-il des éléments potentiellement stigmatisants ?
Contre la stigmatisation : au-delà des y-a-qu’à
La nécessité de réaliser des actions contre la stigmatisation des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale revient comme un leitmotiv. Notre tour d’horizon de la stigmatisation (six analyses) nous enseigne que nous avons affaire à un phénomène complexe, dont les origines sont profondes, les canaux de diffusion multiples, et qu’il ne sera pas si facile d’enrayer. Alors, que pouvons-nous faire concrètement ? Nous allons, dans la dernière analyse de cette série, explorer des pistes de solutions possibles pour contrer ce phénomène.
Quelle égalité pour une justice sociale ?
La justice sociale a dans son voisinage des solutions d’affiliation qui viennent interroger la valeur d’égalité. Dans cette analyse, nous prenons l’exemple des mutuelles pour poser deux questions. Comment les mutuelles assurent-elles l’égalité de tous ? Et, le système de décision en vigueur dans les mutuelles est-il de nature égalitaire ? Pour chaque question, nous examinons deux manières très différentes d’atteindre et de respecter cette valeur d’égalité.
Stigmatisation : stéréotype, préjugé, discrimination
On parle souvent de la stigmatisation dont sont victimes les personnes qui connaissent des problèmes de santé mentale, c’est pourquoi nous présentons une série d’analyses sur cette thématique. Nous nous proposons, dans ce premier article, d’examiner d’un peu plus près les mots de « la stigmatisation » : « stéréotype », « préjugé » et « discrimination ». Nous affirmons que ces termes, même s’ils sont proches dans l’esprit des locuteurs, ne sont pas de simples synonymes.
Subvertir le concept de santé (étude)
Dans étude, il n’est plus question d’interroger l’histoire des représentations de la santé mais de réaliser une critique de notre présent. Pour cela, nous procédons à l’analyse critique du concept de normalité, de l’objectif du bien-être pour tous et de l’image de l’ « homme normal » proposés comme horizon de toute existence par la médecine d’aujourd’hui. Nous essayons également de voir si d’autres représentations de la santé sont possibles en proposant, avec Nietzsche, une définition alternative de la santé. Enfin, les pratiques étant fortement liées et dépendantes des représentations qui les créent, nous nous intéressons aux dispositifs qui « font santé » en explorant quelques pistes formulées à partir d’une définition alternative de la santé.
Les représentations de la santé dans l’Histoire (étude)
Cette étude interroge le concept de santé qui nous semble si évident que nous ne songeons pas à le remettre en question. Notre objectif n’est pas de répertorier précisément les progrès de la discipline médicale au cours des différentes périodes mais plutôt de donner un aperçu des représentations en rapport avec la santé d’une époque, d’un climat culturel. En effet, envisager les problèmes de santé sous l’angle des représentations nous permet d’élever nos réflexions au-delà du donné naturel – il y a des maladies que la médecine essaye de soigner – pour nous interroger sur ce que les différentes conceptions de la santé et sur ce que les pratiques que nous élaborons en la matière nous disent du monde.
Les savoirs situés, un nouveau type d’expertise ?
Les points de vue singuliers des usagers font naître un savoir différent des savoirs « institués » véhiculés par les professionnels. Cette analyse examine les termes les plus utilisés pour qualifier les porteurs de ces savoirs situés. Que recouvrent réellement les termes « d’expert d’expérience », « d’expert de vécu » et de « pair-aidant » ? Un petit détour par la sémantique et l’étymologie devrait nous aider à y voir plus clair.
L’inclusion comme référent normatif et comme projet politique
Troisième analyse d’une série destinée à l’examen des discours sociopolitiques autour de l’intégration, l’insertion et l’inclusion. Le terme « inclusion » apparaît pour désigner les solutions au phénomène social total qu’est l’exclusion. Mais l’inclusion n’est pas seulement un projet politique, elle est aussi devenue un référent normatif incontournable. Liée à la notion d’égalité des chances, elle se révèle également comme horizon des questions d’équité et de justice sociale.
Les champs sémantiques du terme psychose
Les mots migrent d’un champ lexical à l’autre, ils se transforment, se contaminent. Des termes propres au champ spécialisé de la psychiatrie passent dans le langage courant. Cette analyse suit dans son voyage le terme de « psychose ». Quel est son sens originaire ? Qui se l’approprie ? Dans quelles circonstances ? Ce détournement modifie-t-il son sens ? Avec quelles conséquences quand le mot fait retour dans son champ d’origine ?
L’insertion ou l’individualisation des politiques
Deuxième analyse d’une série destinée à l’examen des discours sociopolitiques autour de l’intégration, l’insertion et l’inclusion. L’apparition du terme « insertion » recode les problèmes sociaux en termes de responsabilité individuelle, ce qui conduit à une personnalisation des politiques qui ciblent alors les comportements dans des sphères d’activités spécifiques. Dans un contexte de chômage de masse structurel, l’insertion tend à devenir un processus permanent et plus seulement un état à atteindre.
« Intégration », un terme à double sens ?
« Intégration », « insertion » et « inclusion » sont des mots qui fleurissent dans les discours politiques et sociaux. Quelles histoires nous raconte ce vocabulaire précis ? Quelle société veut-il construire ? Dans cette première analyse, nous examinons comment la définition du mot « intégration » et des politiques qu’elle désigne, signe à l’origine d’une volonté d’homogénéisation par assimilation, s’assouplit pour devenir progressivement une volonté d’harmonisation de la société.
Qu’est-ce que protéger (3) : des sphères d’immunisation ?
Troisième analyse d’une série consacrée aux différentes façons de donner sens et mettre en œuvre les « protections ». Avec le concept d’immunisation du philosophe Peter Sloterdijk, la protection porte sur la vie en tant qu’elle est fragile, fugitive, évanescente. Protéger implique de se démarquer d’un environnement grâce à des bulles qui produisent des excédents d’éveil, d’intelligence, d’affects (de pouvoir affecter et d’être affecté). Les voisinages multiples des bulles (l’écume) font vivre une co-fragilité dont nous pourrions profiter avantageusement.
Qu’est-ce que protéger (2) : des sphères de reconnaissance ?
Deuxième analyse d’une série consacrée aux différentes façons de donner sens et mettre en œuvre le « protection ». Quand les agressions s’expriment en termes de mépris, de blessure morale ou de déconsidération, les vecteurs à partir desquels il convient de protéger ne portent plus uniquement sur la redistribution des biens économiques, mais sur les axes culturels de la reconnaissance. L’analyse des sphères de reconnaissance permet de réenvisager ce qui est susceptible d’être reconnu et les manières d’identifier, de valoriser ou de témoigner de la gratitude.
Qu’est-ce que protéger (1) : une sécurité sociale ?
Première analyse d’une série consacrée aux différentes façons de donner sens et mettre en œuvre la « protection ». La sécurité sociale est envisagée comme une macro-sphère protectrice explicitée à partir des dangers desquels elle prémunit et des institutionnalisations d’un commun qu’elle met en œuvre. Deux versions sont mises en tension, l’une plus assurantielle, l’autre plus sociétale.
Expert de vécu (2) : En santé mentale
Après une analyse antérieure en matière de pauvreté, les experts de vécu sont présentés dans le champ de la santé mentale où ils sont arrivés plus récemment. Ils sont analysés (1) selon les lignes de transformation sociale qu’ils semblent déployer sous le thème de la voix en démocratie et du souci de la vie pleinement humaine ; (2) en tant que savoirs expérientiels à dégager des vécus individuels et (3) en tant que fonctions dans des ensembles opérationnels qui restent pour l’essentiel à construire.
Expert de vécu (1) : dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion
Les experts de vécu sont présentés dans un de leurs champs de mise en œuvre : la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Ils sont analysés en tant que stratégie de transformation sociale susceptible de modifier les structures qui (re)produisent la pauvreté, en tant que savoirs expérientiels dont la légitimité fait controverse et en tant que fonctions dans des projets en réalisation.
Les discours sur la notion de vulnérabilité
Les sciences sociales produisent une multitude de discours sur la vulnérabilité, proposant chacune des élaborations théoriques de ce concept. Cette analyse confronte les perspectives où la vulnérabilité est, soit un principe universel qui permet de décrire une structure d’existence communément partagée, soit une catégorie analytique et critique. Elle tente ensuite de montrer que les tensions induites par l’articulation des différents types de discours accroissent la richesse de la réflexion et esquissent des pistes pour l’action politique.
Commun et justice distributive
La notion de « commun » est progressivement définie à travers l’exemple des semences paysannes. L’analyse vise plus particulièrement à saisir les proximités et les distances que cette notion est susceptible d’entretenir vis-à-vis des approches plus classiques de justice distributive : le droit d’usage, l’agir politique pour définir le « commun » à partager, l’institutionnalisation des règles de co-décision et de co-obligation.
Justice sociale et « bien-être »
Dans quelle mesure le « bien-être » est-il un matériau (intéressant) de la justice sociale ? Trois approches de la justice sociale sont présentées en regard de cette question : celle de utilitaristes pour lesquels le bien-être est central, celle des capabilités qui se décentre vers la vie pleinement humaine, et celle du commun poussé par les relations qui donnent aux vies leurs formes singulières. Ces différentes perspectives de la justice sociale font découvrir qu’il est gai de s’écarter de la voie du « bien-être ».
Protéger : maison-institution et cellules de Louise Bourgeois
Cette analyse explore les formes de protection en regard des menaces très contemporaines qui visent plus directement les subjectivités en les dévalorisant ou plus simplement en les fragilisant. Un atelier de création littéraire dans une maison-institution et l’œuvre de la plasticienne Louise Bourgeois servent à faire varier en imagination ce qui peut protéger en explorant la gratitude, la précieuse circulation des objets-amis et l’entretien des alentours.
Constituer un commun : singularité, vulnérabilité, soin
Dans cette étude, nous interrogeons le concept de « singularité » dans ce qui le relie aux modifications contemporaines de la notion d’identité. Les singularités n’existent que dans la mesure où elles s’inscrivent dans des contextes collectifs.
En effet, l’affirmation de sa singularité contient une attente de réciprocité, d’égalité et de reconnaissance mutuelle de la vulnérabilité originaire de chacun. C’est pourquoi des questions jadis considérées comme des épiphénomènes des processus démocratiques deviennent aujourd’hui le cœur même de la démocratie.
Des conceptions de la « vie bonne » pour faire une société juste
Cinquième analyse d’une série consacrée à expliciter les principes de justice sociale mis en œuvre dans le vivre-ensemble. Les philosophes « communautariens » s’intéressent aux relations, contextes et communautés dans lesquels les personnes sont effectivement situées. Elles y sont liées par des obligations de solidarité et d’appartenance en rapport à des conceptions pour bien mener sa vie. Une société juste ne peut faire l’économie d’une délibération sur la « vie bonne », mais comment alors promouvoir un bien commun dans des sociétés pluralistes ?
De l’influence médiatique sur la (dé)stigmatisation
Entre amplification dramatique et simplification médiatique, l’opinion publique nourrit une grande partie de son imaginaire par ce que véhiculent les médias d’information dont les discours parfois simplificateurs s’avèrent ravageurs et contribuent à augmenter la stigmatisation dont sont victimes les personnes en souffrance mentale. Briser les stéréotypes est un enjeu majeur, dont la réalisation passe par une réelle collaboration entre communauté stigmatisée et médias d’information.
Les dimensions sociales et politiques du “care”
Le « care » renvoie à une responsabilité pour autrui. Il se traduit par « sollicitude », « attention » ou « prendre soin ». Si les aspects éthiques de cette notion sont évidents, les dimensions sociales et politiques font controverses. Le langage du care en déplaçant l’analyse vers la sphère relationnelle et privée conduirait à une « captation libérale du soin ». D’autres, partant de la vulnérabilité commune à tous les humains, insistent sur les apports constructeurs du care pour faire société autrement.
La santé mentale en campagne
L’amalgame médiatique entre problèmes de santé mentale et actes de violence induit dans l’esprit du public une image stigmatisante des personnes qui vivent avec de telles souffrances. Il est difficile pour certains médias de se détacher d’une approche sensationnaliste, rendant compliqué tout processus de déstigmatisation. Dès lors, il convient d’envisager d’autres moyens d’informer le public sur la réalité du quotidien des personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale.
Quand on interroge les questions de sémantique
Revalidation/Réadaptation/Rééducation/Réhabilitation sont des mots issus du vocabulaire courant de la médecine somatique qui sont passés dans le vocabulaire de la santé mentale. Que pensent les personnes concernées, celles qui sont désignées par ce vocabulaire, de ce glissement sémantique ? Les définitions proposées par ceux qui en sont l’objet opèrent une brèche, une ouverture, vers un changement de société qui redéfinit les regards que l’on peut porter sur les vies fragilisées.
Le langage descripteur ou créateur de réalité ?
Les mots nous aident à construire notre vision des choses, certes, mais n’est-ce pas à partir de notre vision des choses que nous construisons la société ? Les considérations sémantiques sont importantes car elles nous permettent de faire jouer notre imaginaire au niveau social. Faire varier les termes en imagination nous permet de comprendre ce qui se joue derrière les appellations, c’est-à-dire une certaine vision du monde, de l’humain et du jeu social.
Réhabilitation, un mot juste pour un nouveau paradigme ?
Les mots ont une dénotation, une définition au dictionnaire et une connotation, un sens subjectif. Revalidation/Réadaptation/Rééducation/Réhabilitation sont des termes utilisés un peu indifféremment dans les textes et les discours. Ils sont devenus d’un usage quasiment synonyme. Ils portent une connotation péjorative pour les personnes qu’ils décrivent. Des mots nouveaux pourraient traduire et instituer d’autres modèles plus positifs et émancipateurs pour les usagers.
Quand la vulnérabilité vient résister aux principes universels
L’éthique du care, en tenant compte de situations singulières et inattendues qui trouvent difficilement des réponses en se référant à des normes universelles, force à penser autrement le politique. L’émancipation s’y trouve interrogée dans la perspective d’une distribution sociale du travail de care et en vue de dispositifs de délibération qui rendraient possible une parole qui semblent aujourd’hui difficile à se dire et se faire entendre.
Hybridation des institutions
Mettre en œuvre des institutions hybrides composées avec soin d’éléments empruntés à l’éducation, aux arts, au social ou à la santé, par exemple, offre une précieuse plasticité. Celle-ci est à double face. Le dispositif oblige des mondes parfois fort éloignés à sans cesse négocier et créer un espace partagé. Les personnes sont envisagées, non plus selon des manques, mais dans la (re)découverte de richesses rendues possibles par la souplesse de l’institution.
Une société juste avec des libertés d’accomplissement pour chacun
Quatrième analyse d’une série consacrée à expliciter les principes de justice sociale mis en œuvre dans le vivre-ensemble. Pour la philosophe Martha Nussbaum, la justice sociale renvoie à ce que les personnes ont réellement les moyens de faire et d’être pour mettre en œuvre une vie digne de ce nom. La liberté d’accomplir une vie épanouie s’éprouve dans des contextes singuliers et l’égalité vaut en considération de la situation de chaque personne.
La société juste des libéraux-égalitaires
Troisième analyse d’une série consacrée à expliciter les principes de justice sociale mis en œuvre dans le vivre-ensemble. Les libéraux-égalitaires défendent des libertés de base et introduisent l’idée d’une redistribution des bénéfices à l’égard de ceux qui sont désavantagés. Quelques controverses sont introduites quant aux conditions sous lesquelles une telle redistribution serait légitime.
Les libertariens : une société juste avec des individus libres
Deuxième analyse d’une série consacrée à expliciter les principes de justice sociale mis en œuvre dans le vivre-ensemble. Pour les tenants du courant libertarien, une société est juste quand elle garantit des droits de propriété grâce auxquels les personnes pourront être libres. Des exemples relatifs à l’euthanasie ou à l’assurance soins de santé servent à illustrer ce principe de justice et à présenter les objections qui peuvent lui être faites.
Les utilitaristes : une société juste est une société heureuse
Première analyse d’une série consacrée à expliciter les principes de justice sociale mis en œuvre dans le vivre-ensemble. Pour les tenants du courant utilitaristes, une action est juste quand elle maximise le bonheur pour le plus grand nombre. Des exemples sont donnés dans le domaine de la santé dont une définition classique est aussi de conduire au bien-être physique, mental et social. Plusieurs objections sont discutées pour aider le lecteur à faire son chemin.
Ethique du care
Le care offre des possibilités de polysémie intéressantes pour faire jouer son imaginaire au niveau social, pour alimenter des controverses sur les savoirs et sur les pratiques qui en sont issues. Le concept de care, en anglais, recouvre tant des attitudes que des actions. Bien plus, ce cadre conceptuel comporte une dimension éthique attachée au particulier qui se révèle comme une alternative crédible à une conception de la justice universelle orientée exclusivement vers l’intérêt général.
Différentes visions du rétablissement et conséquences politiques
Les termes utilisés en santé mentale sont porteurs de connotations négatives qui stigmatisent les personnes qu’ils décrivent. C’est pourquoi nous réfléchissons à un vocabulaire plus respectueux. Dans cette analyse, nous travaillons le concept de « rétablissement », tant au niveau de sa définition qu’à celui de sa connotation. Nous examinons également les conséquences politiques des définitions qui sont construites du dehors par rapport à celles qui sont portées par ceux qui en sont l’objet.
La participation des usagers en santé
Les démocraties contemporaines sont en pleine mutation. Certains acteurs, pour diverses raisons, ne se sentent pas correctement représentés et demandent aujourd’hui à faire entendre leurs voix. L’émergence de ces nouvelles voix appelle une reconfiguration des formes de la délibération de la démocratie représentative.
Citoyenneté numérique et e-démocratie
La frontière entre sphère privée et sphère publique s’amenuise au fur et à mesure que les nouvelles technologies de l’information et de la communication s’imposent à nous. Il nous faut réorganiser nos manières de voir, de croire, de nous informer mais également de changer les règles de nos partages et de nos rivalités. Internet est devenu un espace où tous les citoyens ont la parole, transformant les pratiques démocratiques et la participation citoyenne en leur équivalent numérique… transformant le citoyen en entité numérique ?
L’art, performance de trajectoires défaillantes
En exacerbant le résultat, le trajet pour y arriver est parfois dévalorisé jusqu’à n’être plus dans la réalité de la vie. D’autant plus quand la trajectoire est flottante voire défaillante. Pourtant, dans les institutions sociales, c’est précisément avec ces lignes de vie précaires qu’il s’agit de faire culture. Peut-être faut-il dès lors y embarquer de l’art. Celui-ci a de particulier qu’il se nourrit avec bonheur des ratages et ne cherche ni à contourner ni à éviter les accidents.
Cyberdépendances
Nous sommes désormais plus de 2,5 milliard à être connecté à Internet, de manière plus ou moins régulière. Si une majorité des utilisateurs « consomme » Internet avec modération, on estime qu’une partie de ceux-ci en ferait un usage problématique. On parle alors de cyberdépendance. Cette notion interpelle autant qu’elle divise et peut revêtir diverses formes que cette analyse propose de mettre en lumière.
Identité 2.0 et extimité digitale
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont donné naissance au web 2.0, caractérisé par une participation active de l’internaute. Les réseaux sociaux, comme Facebook, en sont les représentants les plus importants et font désormais partie du paysage numérique. Avec eux, la manière de se présenter se transforme en une exposition permanente de l’intimité, accessible à un tissu virtuel de contacts, laquelle se mue en extimité forgeant ainsi sa propre identité digitale.
Exposition de soi dans les nouveaux médias
Régulièrement abordées par les médias traditionnels sous un angle stigmatisant, les personnes ayant des modalités d’existence singulières trouvent dans les nouveaux médias (relevant principalement de la sphère de l’internet) des vecteurs plus satisfaisant d’expression et de dialogue. Pour autant, cette présence numérique et les contributions qu’elle implique se doit d’être abordée en tenant compte des conséquences de cette nouvelle manière de s’exposer.
Tensions en économie sociale d’insertion
Quelles sont les horizons qui s’ouvrent une fois que les tensions vécues au sein d’une entreprise sociale d’insertion se déplient plus loin dans le social en suivant 3 lignes de fuite, celle du profit et du marché, celle de l’État et des politiques publiques, celle des échanges de réciprocité dans la communauté ?
Que peut faire le culturel à la santé mentale ?
Malgré une évolution notable des mentalités, le regard porté sur les personnes souffrant de troubles mentaux reste encore fortement empreint de préjugés et de stéréotypes. En lutte contre ces mécanismes d’exclusion, certains lieux proposent de travailler différemment le champ de la santé mentale, notamment à travers des initiatives culturelles. Il s’agit ici de réfléchir les effets potentiellement positifs de ce type de démarche.
Les Mutualités face à la crise des institutions de solidarité
Après un bref rappel des principes et du contexte ayant présidés à la création des mutuelles, nous nous attachons à montrer les bouleversements que connaît la notion de solidarité dès la fin du XXe siècle. Des difficultés économiques devenues structurelles et la diffusion de certains savoirs dans la société provoquent une crise mécanique et morale des institutions de solidarité. Crise que de nouvelles règlementations et initiatives tentent aujourd’hui de dépasser.
Biopolitique et dispositifs d’insertion
La « biopolitique » amène à réfléchir à ce qui fait vie dans nos manières de vivre ensemble. A partir de la lecture renouvelée du concept de biopolitique telle que la propose Hardt et Negri, comment pourrait-on comprendre les tensions qui se vivent dans des dispositifs d’insertion ?
Désirs et tensions entre économique, sanitaire et insertion
La sphère professionnelle entre dans une aire plus mobile : les individus semblent enclins à changer régulièrement de fonctions, de postes ou d’employeurs permettant d’accumuler un maximum de compétences afin de rester compétitif. Les structures d’aide et d’insertion voient, par ce phénomène, leurs perspectives de travail complexifiées. Comment travailler la stabilité dans un climat de plus en plus instable et compétitif, avec un public fragilisé par des parcours institutionnels importants, des carences diverses et persistantes ?
Mépris, souffrance morale et reconnaissance
Certains vécus particuliers sont parfois mal compris et mal acceptés par la société. Les personnes qui vivent ces situations de mécompréhension et de refus de leurs expériences expriment une souffrance morale. Nous tentons de voir ici si un défaut de reconnaissance, telle que définie par Axel Honneth, n’est pas à l’origine de cette souffrance et quels sont les moyens pour la soulager.
Participation, citoyenneté et existence
La participation des usagers à l’élaboration des politiques qui les concernent est un sujet d’actualité. Ce terme de « participation » est présent dans le discours d’une multiplicité d’acteurs, or il n’est jamais définit précisément. Cette analyse montre que l’absence de définition claire recouvre une polysémie de sens. En effet, la participation peut être définie et revendiquée en termes de droit mais également de besoins.
Constructions politiques : savoirs, pouvoirs et biopolitique
Cette analyse invite à une redéfinition des savoirs comme constructions, intellectuelles et sociales, qui œuvrent à travers des relations de pouvoir. Or, quand la diversité et la légitimité des savoirs de chacun est reconnue les relations de pouvoir ne disparaissent pas mais peuvent s’établir en conscience et être partagées plus équitablement. Dès lors, l’argument d’autorité perd de sa valeur et les politiques qui sont élaborées à partir de savoirs partagés sont véritablement démocratiques.
Société disciplinaire et société de contrôle
L’évolution de la société, notamment en termes technologiques, nous invite à mettre en controverses les réflexions de Michel Foucault sur les sociétés disciplinaires et celles de Gilles Deleuze sur les sociétés de contrôle. A l’aide de citations des deux auteurs et d’exemples tirés de la vie courante, nous nous attachons à montrer le passage progressif d’une discipline des corps à une gestion de la vie même.
Se former en phase avec la plurivocité de la réalité du terrain
Se former, c’est avant tout se construire un savoir, façonner des connaissances qui serviront à ajuster la pratique sur le terrain. Or, un organisme de formation ne peut seul, faire acquérir des compétences professionnelles. Son cadre ne lui permet pas de recréer en son sein la réalité du terrain, complexe et exigeante. Une collaboration entre ces deux sphères améliore l’adéquation de la formation aux besoins du monde professionnel et contribue à amenuiser le fossé séparant le statut d’apprenant à celui de professionnel.
Souffrances locales et démocratie des allégements
Étude produite en 2012 avec comme perspective de formuler des questions politiques à propos de la « psychiatrie » en adoptant un langage qui favorise la mobilisation des citoyens dans un champ souvent abandonné aux « spécialistes ».
L’information à travers le prisme de la presse généraliste
La richesse d’une information réside dans l’utilisation de termes clairs et précis, reflétant la réalité des événements et ôtant toute possibilité de doute et de confusion chez le récepteur quant à la nature de ceux-ci. La presse généraliste, par définition non spécialisée, s’empare régulièrement de sujets sensibles et complexes. L’urgence dans laquelle l’information est traitée empêche le plus souvent un approfondissement par les connaissances et la confrontation de sources, aboutissant à véhiculer des stéréotypes.
Normes
Cette analyse tente de montrer que les normes, construites à partir des savoirs, portent en elles un rôle d’exigence et des coercitions qui légitiment l’exercice du pouvoir tout en contenant des dimensions prescriptives et créatrices. Se réapproprier ces dimensions au quotidien permet de participer au processus de construction de normes qui soutiennent la liberté et la créativité des individus plutôt que de les enfermer.