Hospitalité
« L’hositalité » est l’un des trois univers d’inspiration partagé par le Centre Franco Basaglia. Les univers d’inspiration sont des imaginaires agissant sur le désir de vivre ensemble et de faire société en commun avec les maladies psychiatriques et la souffrance psychique. Ils ne visent pas à homogénéiser la pensée, mais à faire varier les points de vue dans des controverses. Un univers est bigarré de couleurs sans cesse en réajustement.
« L’hospitalité » peut s’exprimer selon trois régimes d’expression : le sensible, l’intelligible ou les normes.
Le sensible est ce qui peut être perçu par les sens. L’intelligible ce qui peut être compris.
Rendre sensible et rendre intelligible sont des mouvements pour rendre le monde plus partagé.
Composer des normes cherche à renouveler les institutions qui soutiennent les relations humaines en lien avec le trouble-souffrance. Composer des normes vise à réinstituer un commun.
Composer des normes peut prendre la forme de propositions politiques, mais pas que. Voici quatre propositions politiques créées par le Mouvement pour une psychiatrie démocratique dans le milieu de vie soutiennent et déploient l’hospitalité :
- 05 Développer des Services intégrés de santé mentale
- 06 Créer une fonction de liaison santé mentale dans la première ligne de santé
- 07 Renforcer une clé de l’échelonnement : entre l’hôpital et la fonction de liaison santé mentale de la première ligne de santé
- 08 Instaurer un forfait hospitalier comme outil de reconversion
- Tous
- 2024
- intelligible
- normes
- sensible
Se faire son histoire dans la longue histoire de la psychiatrie
Qu’est-ce qu’il s’agit de rencontrer, de comprendre et de penser dans nos rapports actuels à la folie-l’aliénation-maladie mentale-trouble psychique ? Nous proposons de se construire des histoires pour tenter de s’y sentir plus au clair. Progressivement, sans dire trop vite ce dont il s’agit de faire, en cherchant un peu. En cherchant à se faire des points de vue dans l’histoire de la psychiatrie à partir des savoirs, des espaces, des pratiques, des récits qu’elle a mobilisés.
Plutôt qu’un récit de soi, s’attacher à une multiplicité de narrations
Pépi est une pièce de théâtre écrite et performée par Catherine Wilkin. A première vue, c’est l’histoire d’une petite fille. En fait, c’est un entrelacs de plusieurs narrations, de plusieurs façons de raconter une relation. Catherine Wilkin crée plusieurs points de vue, plusieurs manières de dire la relation à un père, un père dont on dit, par ailleurs, qu’il est bipolaire. Ces histoires nous intéressent…
Amitiés (je travaille à une psychiatrie populaire)
Attacher quelqu’un.e à un lit prévu à cet effet et disposé dans une chambre d’isolement est une possibilité médico-psychiatrique ; nous avons décidé de porter notre regard sur les dimensions à la fois traumatisantes et coercitives de cette réalité, en cherchant différents angles d’analyses. Ces différents regards s’appuient sur des considérations politiques, cliniques et citoyennes pour penser ce que ce « droit d’attacher » dit de la culture et de l’organisation sociales de nos rapports au trouble, à la maladie psychique ou à la folie.
Penser une politique des attachements : une révolution des liens contre une culture des sangles
Attacher quelqu’un.e à un lit prévu à cet effet et disposé dans une chambre d’isolement est une possibilité médico-psychiatrique ; nous avons décidé de porter notre regard sur les dimensions à la fois traumatisantes et coercitives de cette réalité, en cherchant différents angles d’analyses. Ces différents regards s’appuient sur des considérations politiques, cliniques et citoyennes pour penser ce que ce « droit d’attacher » dit de la culture et de l’organisation sociales de nos rapports au trouble, à la maladie psychique ou à la folie.
Lignes de partage
Nous avions choisi ce mot de partage au sens d’échange. Nous : le groupe « Tchantchès-Nanèsse ». Différents intervenants en maison médicale ou en service de santé mentale, un usager actif au sein de divers comités, un membre d’une équipe de soutien en santé mentale, et une avocate, qui a été syndic des administrateurs de biens.
L’enceinte aux diplomates
En ville, un atelier radio m’arrête. En m’entretenant avec son animateur et quelques personnes d’un groupe de travail, j’ai retenu des pétales de son imaginaire et des pépites de sa langue qui me semblaient ouvrir l’actualité de sa présence dans la ville.
De la grappe au vin (étude 2023)
Quatre associations ont voulu travailler ensemble et former une grappe. Elles se sont progressivement donné une méthode collective pour penser et mettre en œuvre des rapports d’émancipations à l’entour des troubles psychiques et psychiatriques. Cette aventure inachevée est racontée tant sur un plan formel que sous forme d’un récit intime et collectif plein d’autocritique et de malice.
Des lieux et des liens qui consolent
Le travail de lien que nous effectuons avec les membres, usagers et personnes que nous côtoyons dans nos structures est-il aussi un travail de consolation ? La psychiatrie démocratique dans le milieu de vie passe-t-elle par la consolation des personnes en grande souffrance psychique ? La consolation est-elle la première étape sur le chemin d’une émancipation ?
Un lien indéfectible
« Comment tout a commencé » est un roman de Pete Fromm. C’est l’histoire d’Austin et d’Abilene, un frère, une sœur. L’un d’eux est porteur d’un trouble, l’autre pas. Et Pete Fromm nous raconte toute la tension qui existe dans ce lien qui pourtant reste indéfectible.
Se sentir attaché
L’inconscient collectif a tendance à associer le trouble psychique à une multitude de clichés : la souffrance, la détresse, l’hospitalisation, parfois même l’enfermement… Bien que cela puisse correspondre à une réalité, c’est loin d’être toute l’histoire. Et si, plutôt que de resserrer les liens qui enferment et qui étouffent, on s’attachait à ceux qui rassemblent et qui libèrent ?
Le fantasme de changer l’Autre
La cohabitation entre différentes espèces animales est vieille comme le monde, et l’humain se targue d’en avoir domestiquées plusieurs. Mais peut-on encore parler de cohabitation quand il est attendu de l’Autre – humain ou non-humain – qu’il soit contenu, docile, obéissant ?
Le réconfort par le goût
Intrinsèquement liée au souvenir, la nourriture est un point de contact entre deux lignes du temps. Petite exploration de l’hospitalité à travers les victuailles, les repas partagés… et les yeux de Babette.
Parlez bas, si vous parlez d’amour
Le bruit est omniprésent, il s’immisce jusque dans les plus petits interstices de nos vies, il entête, il obsède aussi, parfois… Que se passe-t-il quand on y est vraiment, viscéralement intolérant ? Et que faire, en tant qu’individus, en tant que société, pour remettre un peu de douceur dans le vacarme ambiant ?
Habiter la lisière (étude 2022)
Les Expériences du Cheval Bleu, dont fait partie le Centre Franco Basaglia, se sont lancées dans le projet d’aménagement d’un nouveau lieu. Le programme architectural comporte un espace de rencontre informelle, dont la spécificité est de ne pas être spécifique. Il a une disponibilité permanente. Son occupation est imprévisible. Il marque une transition entre le dehors et le dedans du site, une lisière.
Gros-Câlin, histoire(s) de mue(s)
Récit drôle et touchant de la solitude ordinaire où le trouble est omniprésent, le premier roman d’Émile Ajar (en réalité le vingtième de Romain Gary) nous met dans la peau de Michel Cousin, statisticien parisien esseulé et peu sociable, dont les besoins affectifs sont comblés par un python de deux mètres vingt – le bien-nommé « Gros-Câlin ».
D’amour et de fantômes
Accompagner le deuil avec une infinie tendresse, voilà ce que propose Laurie Anderson dans son film « Heart of a Dog » (2015). Ode à la vie portée par la voix hypnotique de l’artiste interdisciplinaire, c’est une invitation au souvenir et à une douce introspection, un appel à la poésie quand la vie et le monde nous semblent vides de sens. Pouvons-nous nous en inspirer pour adoucir le deuil en temps de covid ?
Une enfance à Lierneux
Le thermos de café est prêt. Plus loin, les médicaments. Ce soir, sans doute, un bon programme télé. Antoinette et Hildergard sont ici chez elles. Une balade improvisée, quelques emplettes à la petite batte voisine et la campagne à perte de vue… Lierneux, ni le village de «fous» comme le prétend la légende, ni le paradis terrestre. Simplement la vie. Avec la psychiatrie, les patients en famille, la moisson estivale et l’horloge qui tic-taque. (Hugues Dorzée ; Le soir ; 5 août 1998)
Du bon usage de la douceur
En 1845, Edgar Allan Poe publie la nouvelle visionnaire “Le système du Docteur Goudron et du Professeur Plume” où il est question d’un asile privé célèbre pour appliquer la méthode de la douceur auprès de ses pensionnaires. Ce même XIXème siècle voit se développer de nouvelles pratiques de soin en Europe et ailleurs dans le monde, basées sur une humanité accrue.
Aujourd’hui encore, la douceur bouleverse et transforme.
Raisons d’être (étude 2021)
La raison d’être désigne, en philosophie ou en métaphysique, le sens, la cause véritable et profonde, de l’existence d’une chose ou d’un être. Pour une entreprise, elle désigne la façon dont elle entend jouer un rôle dans la société au-delà de sa seule activité économique.
En 2017 a débuté une démarche de réflexion participative, mise en œuvre par le Centre Franco Basaglia, afin de saisir la raison d’être de l’expérience Article 23 pour les différentes parties prenantes.
Frederick Exley, ou la soif d’exister d’un loser
Frederick Exley est un loser fini, un grand raté ! Sa vie n’est qu’alcool, échecs, insatisfactions, dépression et exubérance inadaptée. Sa plus grande passion ? Les New York Giants, une équipe de football américain. Mais il est par-dessus tout le fan ultime de Frank Gifford, l’un des joueurs phare de cette équipe. Et tout cela tourne à l’obsession dans sa vie !
Le « Dernier stade de la soif » est un roman de Frederick Exley. L’autofiction d’un loser et de sa soif d’exister. Mais que vient toucher en nous un tel récit ?
D’autres manières d’être vivant
En partant de la pensée de Baptiste Morizot, ce texte invite à enrichir et repenser notre manière de percevoir le vivant autour de nous et d’y tramer nos existences. Et par analogie, à repenser notre regard envers les personnes qui souffrent de troubles psychiques. Sortir de la pensée dualiste serait-il une solution ?
Hospitalité – Pour des formes d’institution sous tensions
L’imaginaire de l’hospitalité antique se faufile et persiste dans les interstices du présent, conserve un certain prestige, hante nos sociétés et inspire des pratiques discrètes. Face aux détresses, replis et impasses contemporaines, comment la propager, la renforcer, l’instituer tout en évitant les travers de l’institutionnalisation et de la normalisation ?
Hospitalité – Le pouvoir aux imaginaires
Nous voudrions ici dépister des repères et découvrir des sources d’inspiration parmi des créations artistiques et des aventures extravagantes où l’hospitalité s’est toujours trouvée plus à son aise que dans le sérieux des chartes et de la grande histoire.
Un pas vers un pacte pour une nouvelle politique de santé
Si l’accessibilité, essentielle à la justice sociale d’un système de santé, se transformait en hospitalité, fonderions-nous un nouveau pacte politique ? Trois façons de mettre en œuvre l’hospitalité auprès des personnes souffrant de troubles psychiques permettent de faire de cette question une hypothèse qui autoriserait l’imagination d’institutions renouvelées.
De Boodschapper
Fascination pour un personnage habité par une voix. Récit d’un destin incroyable, celui d’un homme qui souffre, et dont la parole arrive pourtant à inspirer tout un peuple, à force de conviction, en réinventant une langue. Et, en creux, destin d’un auteur, élevé dans une culture, arraché à cette culture, et qui raconte ses racines les plus profondes dans une langue qui n’est pas la sienne.
Tourner le regard
Les Droles : c’est la fin d’une série. 3 saisons. 13 épisodes, publiés entre octobre 2018 et mai 2020. Et que s’est-il passé ?
Les Droles #3 – épisode 3 : Face à face
Alicia, une des droles, sonne à la porte. Elle veut que Jacques change l’histoire qu’il leur fait jouer.
Les Droles #3 – épisode 2 : Trouver Sonia
Alicia, une des droles, sonne à la porte. Elle veut que Jacques change l’histoire qu’il leur fait jouer.
Les Droles #3 – épisode 1 : Devine qui est là !
Alicia, une des droles, sonne à la porte. Elle veut que Jacques change l’histoire qu’il leur fait jouer.
Les troubles embarqués des horizons normatifs
La norme tient grâce à un lieu de discipline qui prescrit des conduites modèles ou par des dispositifs (savoirs, techniques, services, …) qui vont soutenir dans la population la production normale et incertaine de soi. Lors de la répétition de la norme, un trouble s’immisce toujours tant dans le sujet que dans la norme elle-même. Cette analyse envisage comment ces troubles pourraient être l’occasion de faire bifurquer les horizons normatifs.
Ecrire avec les troubles et la souffrance (étude 2019)
Nous nous sommes demandé ce qu’est écrire comme pratique d’émancipation alentour des troubles et de la souffrance psychique. D’abord en définissant un sujet d’écriture qui permette aux uns et aux autres de rechercher ce dont il pourrait s’agir. Cette recherche pourrait se faire autour du « trouble », de la « souffrance », de « territoires existentiels ». Nous déplions ensuite les problèmes qu’implique écrire à partir de cette recherche : comment écrire des univers d’inspiration, comment rendre intelligible et rendre sensible, comment composer des normes.
L’hospitalité, une invitation inopinée
Les multiples analyses que nous avons consacrées à l’hospitalité se répondent et se complètent tout en laissant des questions ouvertes et des brèches incolmatables sous peine de passer à côté de l’authenticité de la folie, de l’indéfinissable singularité humaine et de son irréductible liberté. La toile qu’elles tissent esquisse petit à petit des pistes pour penser et pratiquer concrètement dans le milieu de vie l’hospitalité à l’égard des personnes en trouble. […]
Une impasse sans place pour l’hospitalité
À l’égard de l’Antiquité, la Modernité opéra un tournant majeur gravitant autour de la rationalisation généralisée. Au sein de celle-ci, plusieurs grandes transformations ont pris leurs cours. Afin de repérer plus précisément dans quel milieu ambiant se déploient, se dévoient ou se débattent la psychiatrie et l’hospitalité de nos jours, nous reviendrons sur les courbes générales du tournant des années quatre-vingt dont nos sociétés ne sont pas encore sorties. […]
Hospitalité – De quelques révolutions infimes ou infinies
Dès ses origines, l’hôpital psychiatrique ne s’est pas avéré des plus avenant pour se révéler, à l’inverse, violent, aliénant, castrateur… Cela ne signifie pas pour autant qu’il l’est par essence. Une autre institution, un autre lieu, authentiquement hospitalier, demeure possible. C’est avec cette volonté que se sont déployées les expériences et révolutions de Franco Basaglia ou François Tosquelles, […]
Le ciel était aussi en loques qu’un pyjama de bohémien…
Y a des livres qui te sautent dessus ! « Même les cowgirls ont du vague à l’âme » de Tom Robbins raconte l’histoire folle de Sissy Hankshaw, qui naît à Richmond, Virginie, avec des pouces d’une taille démesurée. Cette difformité va faire d’elle un être d’exception, avec une trajectoire on ne peut plus singulière. Des personnages singuliers, elle va en rencontrer beaucoup d’autres, dans une Amérique dont la civilisation chancelle. […]
Hospitalité – Procuste et les lits psychiatriques
L’hôpital est-il le lieu de l’hospitalité ou son contraire ? Étymologiquement, l’hôpital suppose ou déploie l’hospitalité. Il devrait être hospitalier. Or l’adjectif n’a dans l’usage actuel et les représentations courantes pas le même sens selon qu’on parle d’une maison ou de la gestion hospitalière, d’un ami ou d’un centre hospitalier. […]
Hospitalité – Cohabitations et remue-ménages à tous les étages
L’hospitalité – lorsqu’elle n’est pas stérilisée par des règlements et des procédures millimétrées – constitue une expérience troublante, aussi enrichissante que déstabilisante. La rencontre d’une personne vivant des troubles psychiques – dont la souffrance a souvent amorti ou pulvérisé les ressorts élémentaires du jeu social – provoque aussi une forme de trouble, dérangeante ou encombrante, enrichissante pour peu qu’on s’y rende disponible. […]
Hospitalité – Le trouble savoir du trouble
Rencontrer, faire face et, plus encore, accueillir une personne en difficulté psychique s’avère difficile, perturbant et déconcertant. Comment sortir de l’embarras ? Que faire du trouble ? S’agit-il de le raisonner, de le réduire ou de le laisser venir, de part et d’autre ? Qui du professionnel ou du familier s’avère le plus apte à cet accueil ? Les deux approches ont chacune leur force et leur faiblesse, leur registre et leur responsabilité. Elles gagnent à se maintenir en tension et à se compléter. […]
Hospitalité – De l’éthique individuelle à la pratique collective : la question de l’institution
L’hospitalité relève-t-elle d’une disposition humaine ouverte à son prochain ou est-elle l’effet d’une injonction institutionnalisée ? L’hospitalité est-elle une affaire d’éthique individuelle ou de politique collective ? Nous partirons de ces questions qui ont accompagné l’histoire de l’hospitalité depuis l’Antiquité pour amorcer une série d’analyses sur les enjeux, les atouts, les possibilités et les difficultés de l’accueil des personnes en trouble psychique dans le milieu de vie.
Les oiseaux
Il s’agissait d’inventer une histoire pour dire ce qui a de la valeur pour ces gens, et dans les lieux qu’ils fréquentent. En se projetant dans des personnages, nous voulions éclairer des interrogations […]
Les Droles #2 – épisode 4 : La chute
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Les Droles #2 – épisode 3 : Avant la chute
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Les Droles #2 – épisode 2 : Mort ou vif
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Les Droles #2 – épisode 1 : Sous les frondaisons
Dans une grande maison à l’abandon, au bout d’un quartier oublié, vit une communauté de gens un peu étranges. Rien ne les lie, si ce n’est cette étrangeté. On les appelle parfois les droles. Jacques Mancini inventait leur histoire. Mais il est mort.
Panoplie
Nous sommes des êtres de raison, d’émotions et de relations. Pas d’ordre hiérarchique entre ces trois dimensions de notre humanité. Certain-e-s, à certains moments, vont donner plus d’importance à l’une ou à l’autre. Mais tout le monde s’accordera pour dire que ce sont trois moteurs de notre évolution, de nos actions, trois angles d’approche de notre humanité.
Se préparer à des gestes d’hospitalité
Le trouble psychique désarçonne au point qu’on se demande quel imaginaire serait prêt à l’accueillir. L’hospitalité pourrait-elle devenir un univers de référence commun susceptible de préparer certains gestes ?
L’errance de l’hospitalité (étude 2018)
Cette histoire est une balade. Elle mêle des récits d’expérience de travailleurs d’une institution psychiatrique et d’un groupe de ses bénéficiaires avec des fictions de la littérature qui rendent sensibles des voies pour avancer malgré la déroute. Ces voisinages improbables permettent d’aller en reconnaissance dans des paysages imaginaires ou réels, et de soutenir la quête de compositions existentielles qui misent sur l’hospitalité des voisinages.
Empathie
L’empathie, une qualité, en principe. Qui permet la rencontre, la communication. Qui fonde même une méthode qui se donne pour finalité de développer « une éthique de vie fondée sur l’empathie et la compassion, et un projet pour une société pacifiée » (www.cnvc.org) .
Mais la psychiatrie fait de l’excès d’empathie une caractéristique de certaines personnalités troublées. A partir de quand l’empathie est-elle excessive ? En lien avec un trouble de la personnalité ? Quel lien ? Effet ? Signe ? Cause ? Retour sur une rencontre impromptue et le trouble qu’elle suscite.
La vie prise du bon côté
Le présent article fait le point sur une tradition africaine millénaire de rencontres d’échanges conviviaux où des personnes se racontent des histoires, s’amusent, rient… dans une optique de recherche du bien-être individuel et collectif. Il présente son origine, sa méthode et son fondement, en l’occurrence la philosophie africaine humaniste dénommée « ubuntu ». Des témoignages de quelques personnes ressources, animatrices de ces rencontres, illustreront les propos qui seront développés.
Bibliographie : hospitalité
Quelques auteurs inspirants pour poursuivre au-delà du récit « Hospitalité » de notre étude « Mais où s’en va la vie ? ».
La question de l’hospitalité nous pousse à interroger l’architecture des lieux de vie (villes, quartiers, maisons, institutions…) et les pratiques qui y accueillent les existences et orientent les circulations.
S’émanciper d’une maison hospitalière (étude 2017)
S’élever à l’imaginaire qui inspire les pratiques et les gestes quotidiens est ardu, surtout quand les problèmes existentiels sont devenus si lourds à vivre qu’ils appellent à trouver des solutions sans tarder. La pratique prend alors le dessus, vite orientée vers des objectifs normaux. C’est pourtant à ce niveau du « normal », de la représentation largement partagée de ce qu’il s’agit de faire pour vivre ensemble, qu’il est fondateur de s’interroger. Partant d’une Maison-institution et de ce qui s’y déroule au quotidien, nous avons essayé de déployer une parcelle d’un Imaginaire commun en racontant comment un être devient davantage humain à partir de trois aspirations :vivre une éthique de l’hospitalité, se redécouvrir dans des libertés d’accomplissement et expérimenter des émancipations.
Une « fraternité discrète » comme disait l’autre (Lacan)
C’était une bonne interview, hein Tatiana. J conclura notre entretien sur ces mots. Oui, lui ai-je répondu, en souriant. Un récit riche, et dense, que j’ai dû raccourcir, malheureusement. Et je ne vous en dis rien, rien de plus. Suspens, total. A vous de le découvrir, libres et seuls. De pair, les deux ? Liberté et solitude ? Superbe question, mais pas à l’ordre du jour. Ne pas vous embrouiller. Oublions. Je vous laisse, avec J, et vos questions, les vôtres. Allez, à vous de jouer…
Tu existes pour moi
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
Est-ce que vous êtes comme nous ?
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
C’est quoi un rhume ? (Didier 2)
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
Tu me donnes 3 euros ? (Didier 1)
A la rencontre des usagers de Revers et des résidents de la maison communautaire du quartier Saint Léonard, la question de l’hospitalité se pose à moi. Comment, avec mes préjugés, mes peurs, mais aussi mes habitudes et mes réflexes, vais-je accueillir ces personnes? Et elles, comment vont-elles m’accueillir ?
Quand les mots ne collent pas aux maux
L’article suivant est un rapport commenté d’un entretien que j’ai eu avec un migrant souffrant accompagné par l’asbl Tabane. Il met en exergue la difficulté d’expression des grandes souffrances relative à la méconnaissance de la langue de l’interlocuteur et à l’ampleur des souffrances subies. Quand les mots utilisés ne collent pas aux maux, le locuteur recourt au langage non verbal relevant de son univers culturel. Cela occasionne des problèmes de communication interculturelle dans la relation thérapeutique. Mais ces problèmes peuvent être atténués par l’empathie.
Mais où s’en va la vie ? (étude 2016)
Mais où s’en va la vie quand nous nous baladons avec des personnes qui vivent des souffrances psychiques ? Nous nous sommes organisés en collectifs d’écriture pour le raconter. Les trois récits font vivre dans des personnages le cahier de propositions politiques du Mouvement pour une psychiatrie démocratique dans le milieu. Ils laissent à penser que la vie pourrait se déplacer du côté de la reconnaissance et de l’émancipation, de l’hospitalité et de la justice sociale…
Poul Anderson (4) : œuvrer en humain que nous sommes
Les USA connaissent une épidémie de maladie mentale sans précédent et les méthodes de soins traditionnelles semblent ne plus suffire. Un sociologue, Douglas Bailey, décide de se lancer dans une expérience un peu folle. Un simulateur va lui permettre de vivre des existences différentes sous forme de rêves très réalistes. Les différents destins envisagés dans cette nouvelle de Poul Anderson Destins en chaîne, vont nous permettre d’interroger les modèles de prise en charge de la maladie mentale ainsi que leurs conséquences sociales. Dans cette dernière analyse, nous présentons l’option la plus radicale proposée par le simulateur ainsi que les conclusions de Douglas Bailey quand son expérience prend fin.
Hospitalité : quand l’identité est interrogée par l’altérité
Denise Jodelet, a réalisé sur 4 ans, une étude sur la Colonie familiale d’Ainay-le-Château où plus de mille ressortissants d’un hôpital psychiatrique sont placés chez l’habitant. Des nombreux enseignements et questionnements que nous pouvons tirer de cet ouvrage passionnant, nous nous intéresserons ici à la question de l’identité. Car l’identité des hôtes est toujours fragilisée dans les histoires d’hospitalité. En effet, l’accueil d’un étranger requiert une ouverture à l’autre qui est souvent vécue comme une mise en danger de l’équilibre identitaire de l’hôte.
L’hospitalité et la crainte de la contamination
Denise Jodelet, a réalisé sur 4 ans, une étude sur la Colonie familiale d’Ainay-le-Château où plus de mille ressortissants d’un hôpital psychiatrique sont placés chez l’habitant. Des nombreux enseignements et questionnements que nous pouvons tirer de cet ouvrage passionnant, nous nous intéresserons cette fois à un phénomène que l’on rencontre souvent dans les histoires d’hospitalité : la crainte de la contamination par l’hôte.
Oiseaux blessés. Avec les stagiaires d’Article 23.
Après une synthèse de récits de vie recueillis auprès de stagiaires rencontrés au sein des ateliers de l’Asbl Article 23 (Horeca et Bâtiment), ce texte décrit l’accueil qu’ils m’y ont réservé. Ce récit se prolongera dans le texte suivant intitulé « ‘’Je te porte dans moi comme un oiseau blessé’’ (Aragon) », qui se fera l’écho de mon observation de l’hospitalité propre aux ateliers d’Article 23.
« Je te porte dans moi comme un oiseau blessé » (L. Aragon)
ce texte-ci rend compte des spécificités de l’hospitalité que j’ai observées. Ces spécificités s’éclairent à mes yeux des problématiques du don et du contre-don, du « care », des relations à plaisanterie. Enfin, le respect des singularités et des limites individuelles, ainsi que la mise en suspens des rapports concurrentiels constitutifs du monde de travail, dessinent un espace alternatif à l’égard de ce dernier.
La chute de la maison Usher
Avec La chute de la maison Usher, Edgard Allan Poe nous offre une nouvelle qui interroge la question de l’hospitalité. Roderick, atteint d’une maladie nerveuse, demande à son ami d’enfance de venir séjourner auprès de lui. Il espère profiter de l’influence bénéfique de la joie de vivre de son hôte. Mais l’hospitalité n’est jamais neutre, l’influence fonctionne dans les deux sens, et nous allons voir comment l’ami de Roderick va également se voir affecté au cours de son séjour. L’écriture fantastique d’Allan Poe souligne aussi le pouvoir extraordinaire que les lieux peuvent avoir sur leurs habitants.
L’ami Joseph de Maupassant
Dans l’Ami Joseph, Maupassant nous offre une vision assez curieuse de l’hospitalité. L’impression dominante qui ressort du récit est une fermeture à l’autre, si bien que l’hospitalité y est vécue comme une dépossession de soi.
Lenz de Büchner
Dans Lenz de Büchner, quand l’hôte apparaît très étrange dans son rapport au monde, l’hospitalité dépend des connivences culturelles, spirituelles ou artistiques qui parviennent à s’établir. La littérature peut alors être décisive. Elle précipite dans la rencontre quand elle se plonge dans le réel des expériences et qu’elle fait vaciller les jugements. Elle permet de tenir dans l’intensité des bouleversements qu’implique l’hospitalité d’une très étrange expérience.
L’hôte d’Albert Camus
Dans L’hôte d’Albert Camus, l’hospitalité est la scène d’une hésitation. Elle raconte la fragilité d’une fraternité qui hésite entre tendresse, solidarité et une distance qui dit la solitude de l’hôte. L’hospitalité crée un lieu très particulier qui rend visible ce double élan, quelque peu paradoxal.
Littoral de Wajdi Mouawad
Dans Littoral de Wajdi Mouawad, l’hospitalité est un drame. Non seulement elle ne se donne pas d’emblée, mais son commencement est composé d’inhospitalité. Elle a besoin d’une scène pour naître, tenter autrement la rencontre en autorisant des brins d’histoire, des chants, des gestes et des cris auxquels l’ordre des hommes n’était plus sensible.
Philémon et Baucis d’Ovide
« Scènes pour des politiques d’hospitalité » sont des textes d’analyse qui tentent de réfléchir aux mouvements que les histoires d’hospitalité induisent dans les rapports humains. Dans Philémon et Baucis d’Ovide, l’hospitalité est l’occasion d’une métamorphose. Elle invite à poursuivre la vie dans une poétique. Le devenir est aspiré dans le merveilleux, ses surprises, charmantes ou effrayantes. Ce qui fait vie dans le merveilleux impulsé dans l’accueil des hôtes reste ainsi une énigme, même si l’amour dessine un filigrane possible de l’élan poétique.
Petite histoire de l’hospitalité
Les mots ne font pas que décrire le monde, ils le créent aussi. C’est pourquoi nous nous attachons à expliciter le sens de certains mots et à évaluer le potentiel de création, d’imaginaire qu’ils recèlent. Nous nous intéressons cette fois au mot « hospitalité ». Etymologie, définitions et déclinaisons du mot doivent nous permettre d’alimenter la controverse sur ce terme et de voir si son imaginaire peut servir à élargir, à enrichir nos réflexions sur les soins en santé mentale.
Subvertir le concept de santé (étude)
Dans étude, il n’est plus question d’interroger l’histoire des représentations de la santé mais de réaliser une critique de notre présent. Pour cela, nous procédons à l’analyse critique du concept de normalité, de l’objectif du bien-être pour tous et de l’image de l’ « homme normal » proposés comme horizon de toute existence par la médecine d’aujourd’hui. Nous essayons également de voir si d’autres représentations de la santé sont possibles en proposant, avec Nietzsche, une définition alternative de la santé. Enfin, les pratiques étant fortement liées et dépendantes des représentations qui les créent, nous nous intéressons aux dispositifs qui « font santé » en explorant quelques pistes formulées à partir d’une définition alternative de la santé.
Les représentations de la santé dans l’Histoire (étude)
Cette étude interroge le concept de santé qui nous semble si évident que nous ne songeons pas à le remettre en question. Notre objectif n’est pas de répertorier précisément les progrès de la discipline médicale au cours des différentes périodes mais plutôt de donner un aperçu des représentations en rapport avec la santé d’une époque, d’un climat culturel. En effet, envisager les problèmes de santé sous l’angle des représentations nous permet d’élever nos réflexions au-delà du donné naturel – il y a des maladies que la médecine essaye de soigner – pour nous interroger sur ce que les différentes conceptions de la santé et sur ce que les pratiques que nous élaborons en la matière nous disent du monde.
Constituer un commun : singularité, vulnérabilité, soin
Dans cette étude, nous interrogeons le concept de « singularité » dans ce qui le relie aux modifications contemporaines de la notion d’identité. Les singularités n’existent que dans la mesure où elles s’inscrivent dans des contextes collectifs.
En effet, l’affirmation de sa singularité contient une attente de réciprocité, d’égalité et de reconnaissance mutuelle de la vulnérabilité originaire de chacun. C’est pourquoi des questions jadis considérées comme des épiphénomènes des processus démocratiques deviennent aujourd’hui le cœur même de la démocratie.
La participation des usagers en santé
Les démocraties contemporaines sont en pleine mutation. Certains acteurs, pour diverses raisons, ne se sentent pas correctement représentés et demandent aujourd’hui à faire entendre leurs voix. L’émergence de ces nouvelles voix appelle une reconfiguration des formes de la délibération de la démocratie représentative.
Souffrances locales et démocratie des allégements
Étude produite en 2012 avec comme perspective de formuler des questions politiques à propos de la « psychiatrie » en adoptant un langage qui favorise la mobilisation des citoyens dans un champ souvent abandonné aux « spécialistes ».