Une impasse sans place pour l’hospitalité
Auteur : Mathieu Bietlot, philosophe
Résumé : À l’égard de l’Antiquité, la Modernité opéra un tournant majeur gravitant autour de la rationalisation généralisée. Au sein de celle-ci, plusieurs grandes transformations ont pris leurs cours. Afin de repérer plus précisément dans quel milieu ambiant se déploient, se dévoient ou se débattent la psychiatrie et l’hospitalité de nos jours, nous reviendrons sur les courbes générales du tournant des années quatre-vingt dont nos sociétés ne sont pas encore sorties. Ce cadre macro-politique, ici analysé plus systématiquement, semble bien huilé pour conditionner les pratiques locales. Il n’est néanmoins pas sans crise, sans reste, sans brèche… que nous aurons à creuser.
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L’accélération dans le virage des années quatre-vingt
Les années septante furent celles des débuts de l’effritement de la base économique du compromis social-démocrate et de l’État social. La financiarisation de l’économie a petit à petit pris le pas de la grande industrie. La précarisation du travail a dérégulé le salariat. Le plein emploi a disparu au profit du chômage endémique. Le baby-boom a engendré le vieillissement de la population. La croissance illimitée et la consommation de masse sont tombées de haut dans l’épuisement des ressources fossiles et la stagflation…
Le bouleversement des paramètres qui avaient fait la force et la justesse de la sociale démocratie ont rendu le modèle caduc. « [C]ette crise structurelle offrait l’occasion, aux forces de gauche comme de droite, d’inventer une nouvelle forme d’hégémonie et des solutions à cette situation. »[1] Le renouvellement de la gauche n’a pas trouvé sa voie. Elle est alors majoritairement restée sur la défense des acquis et la gestion de la crise en concédant toujours plus au marché et se discréditant à raison. Les grandes firmes et fortunes ont saisi l’occasion pour lancer l’offensive qu’elles préparaient depuis des années. Ce coup d’accélérateur néolibéral soutenu par une « stratégie du choc » sécuritaire (Naomy Klein) a été incarné par le cynique couple Reagan-Thatcher au début des années quatre-vingts[2].
L’idéologie néolibérale, qui s’est donné les moyens de devenir une forme de bon sens économique sur l’ensemble de la planète, repose sur les grandes lignes suivantes. À l’instar du libéralisme, elle ne voit de salut que dans le marché et la concurrence pour s’adapter à « un monde qui change ». Elle prescrit donc d’assouplir toute règle, telle que l’indexation des salaires, et toute contrainte, telle que la limitation des émissions de CO2, qui réfrènent leur libre jeu. À travers la dérégulation, l’austérité et la privatisation à tout va, elle semble promouvoir un État minimal chargé de gérer les risques et non plus de déployer un projet de société et de solidarité. Cependant, des sociologues et des criminologues ont observé un phénomène de vases communicants : plus l’intervention de l’État se réduit dans le champ social ou économique, plus elle devient nécessaire et musclée sur le plan de la répression[3].
Cette idéologie s’est encore concrétisée dans l’ébranlement des structures collectives ou publiques au nom de leurs coûts et de leurs lourdeurs bureaucratiques. Ces instituions ont été pressées de se « moderniser » et de se rentabiliser ou de se privatiser. Le démantèlement d’une bonne part des ressources et tissus sociaux sur lesquels les individus en difficulté pouvaient s’appuyer pour rebondir a été balancé par l’avènement de l’État social actif qui enjoint ces personnes à s’activer et prendre en charge leur insertion sociale et la gestion de leur santé.
Le diagramme, facilitateur et accélérateur de pouvoir
Parmi les pertinents outils forgés par Michel Foucault pour fouiller dans les archives de la société moderne et mettre à jour ses transformations souterraines, le diagramme désigne la machine abstraite du pouvoir, son schéma général qui le fait fonctionner d’un dispositif à l’autre, le perfectionne et l’autorégule. Foucault voyait dans la prison panoptique de Bentham le diagramme du pouvoir disciplinaire : un système dans lequel les sujets sont individualisés et possiblement surveillés en permanence. C’est le fait de ne pas savoir quand ils sont surveillés qui les amènent à se surveiller eux-mêmes de sorte que le pouvoir fonctionne automatiquement, sans requérir quelqu’un pour l’exercer. François Ewald, assistant de Foucault, a montré dans son Histoire de l’État Providence que celui-ci avait été rendu possible suite au remplacement du diagramme libéral de la responsabilité par le diagramme assurantiel dans la gestion des risques sociaux. L’État libéral mise sur la responsabilité individuelle afin que les accidents de travail ou les périodes d’incapacité s’autorégulent de manière autonome. À l’inverse, le diagramme assurantiel rationnalise un système de collectivisation des charges et des risques qui fonctionne indépendamment de la bonne ou mauvaise volonté des individus.
Dans la prolongation de ces recherches, nous avons ausculté le néolibéralisme sécuritaire et émis l’hypothèse qu’il mobilisait le diagramme panoptique actualisé dans la « société de contrôle » (Deleuze) et perfectionné par le numérique, réhabilitait le diagramme de la responsabilité et déployait un nouveau diagramme, celui de la peur. En effet, la peur se propage facilement dans une multitude de champs, où elle perfectionne le pouvoir, en assure l’économie, l’efficacité et l’automaticité. Le schéma serait le suivant : plus on a peur, plus on cherche à être protégé, plus on se surveille soi-même et s’applique à rester dans la course ; plus on court, plus on a peur, et plus on cherche à se protéger, plus on a peur… De sorte que le pouvoir sécuritaire se reproduit et se renforce de lui-même[4]. À travers ses diagrammes, le néolibéralisme sécuritaire réaffirme la responsabilisation individuelle et la surveillance excessive pour répondre aux risques et peurs collectives que la même idéologie génère par la dérégulation et l’austérité (peur de l’indigence, de la concurrence, des attaques terroristes, de l’avenir en matière de pension ou de climat…). S’il y a une contradiction fondamentale entre le laisser-faire libéral et la main de fer sécuritaire, le diagramme semble en faire une ambiguïté qui facilite son fonctionnement à travers l’entretien de l’incertitude.
Ce sont ces pressions, ces peurs, ces injonctions paradoxales et ces incertitudes angoissantes qui rendent les existences de plus en plus périlleuses et poussent une multitude de personnes à vaciller, se déstructurer, exploser… bref appeler à l’aide dans l’impossibilité d’exister et de s’exprimer.
Enfermements à l’air libre
Les techniques de pouvoir disciplinaire s’étaient développées fin du XIXe siècle pour mettre au pas, rendre utiles et dociles, les masses sous-socialisées dont l’industrialisation avait besoin et dont la démocratie libérale redoutait les révoltes et les illégalismes[5]. Au XXIe siècle, l’enjeu pour les pouvoirs néolibéraux et sécuritaires consiste davantage à conduire les comportements et consommations d’une foule d’individus hédonistes et calculateurs en jouant sur leurs intérêts, leur mise en concurrence et leur recherche de plaisir. Toute une série de processus insidieux d’intériorisation des contraintes, de normalisation biopolitique et de production de subjectivité se diffusent dans le corps social à travers les routines professionnelles, le management participatif, l’évaluation permanente, le nouvel hygiénisme, le culte de la performance et du bien-être, les séductions publicitaires, les « big data », les offres personnalisées, les frayeurs inhibitrices, la marchandisation des affects… Les acteurs sociaux en sont souvent conduits à intégrer et briguer les valeurs et les aspirations au nom desquelles ils sont aliénés.
Il s’agit par ailleurs de gérer le nombre croissant de « surnuméraires » (Castel) ainsi que les risques de tensions sociales provoqués par une économie qui nécessite de moins en moins de travail humain et attise les rivalités sur tous les plans. Aussi bien inaptes à la production qu’à la consommation et à l’épargne qui font tourner la spéculation, ils sont tenus au calme par des politiques d’activation occupationnelles ou maintenus sous Baxter social et « télévirtuel ». Les institutions et discours en matière de santé et de santé mentale participent profondément à ces nouvelles modalités d’assujettissement, de normalisation et d’enfermement à l’air libre. « Lorsque les contraintes portent le nom de diagnostic et de traitement… non celui de châtiment et d’autorité, des procédures institutionnelles, qui seraient sans cela arbitraire, commencent à paraître raisonnables, et le pouvoir de manipulation s’en trouve démesurément accru »[6].
Quant aux irrécupérables, particulièrement éloignés de l’insertion sociale et trop dérangeant pour la bonne fluidité des relations marchandes, ils sont encore parqués à l’ancienne dans des prisons, des centres fermés, des hôpitaux psychiatriques vieux style, des bidonvilles mobiles de SDF ou de migrants… non sont sans être mobilisés comme repoussoir par le diagramme de la peur. « Si l’on examine la fonction des institutions totalitaires, il semble que bon nombre d’entre elles n’aient d’autre but que d’assurer, comme de simples magasins, la mise en dépôt de leurs pensionnaires… »[7]
La santé mentale pour tous
Venons-en aux inflexions de l’institution psychiatrique et des dispositifs de soin en régime néolibéral et sécuritaire. Confiée à des managers, la gestion des hôpitaux psychiatriques a subi les rationalisations – au sens restreint – de l’austérité et a été orientée rentabilité des soins. Le nombre de lits y a été réduit à dessein de diminuer les charges davantage que de corriger les effets aliénants de l’internement. Le secteur s’est ouvert, organisé en réseaux, démultiplié et dérégulé à travers des initiatives extrahospitalières diverses et variées, associatives ou lucratives.
La dérégulation et le désinvestissement public ont ouvert de juteux marchés pour les services de soins et de prises en charge privés, pour les assurances privatisées et pour le commerce des médicaments. La générosité et l’inconditionnalité de l’hospitalité s’y trouvent perverties autant que les missions des services publics : les soins personnalisés et sur mesure sont à la tête et au portefeuille du client tandis que les principes d’égalité ou de solidarité sont vus comme des entraves à l’efficacité des services, à la diversité de l’offre et au libre choix des traitements.
Cette évolution souligne par ailleurs que le pouvoir psychiatrique se concentre de moins en moins sur les cas extrêmes, déviants, asociaux, pour s’étendre à l’ensemble de la population, selon des modalités différenciées. Qui aujourd’hui n’a pas sa thérapie, sa médication, son régime alimentaire ou sa séance de relaxation pour être au meilleur de sa forme ou tenir le coup ? Nous sommes en pleine biopolitique foucaldienne si ce n’est que Foucault opposait la Naissance de la biopolitique[8] aux pouvoirs disciplinaires en ce que ces derniers s’appliquent à conduire les conduites des individus tandis que la biopolitique cherche à réguler les comportements de la population en opérant par grands ensembles et en jouant sur des facteurs naturels ou vitaux (contrôle des courbes de natalité et de mortalité, campagnes antialcoolique ou de vaccination…). Nous assistons désormais à des politiques axées sur la santé et le bien-être – donc bio – et confiées à la responsabilisation individuelle, l’autodiscipline et le souci de soi. Toujours dans l’univers d’inspiration foucaldien, cela passe par un renouvellement des modes de subjectivation.
Depuis quelques temps, la santé ne cesse de prendre toujours plus de place dans les discours des institutions nationales et internationales, des médias et des publicistes autant que des personnes et des forum Internet. Guillaume le Blanc observe une collusion croissante entre l’existentiel et le médical, entre le « souci de soi » et le « soin de soi ». « La valorisation contemporaine d’un gouvernement médical de soi par le soin atteste d’une valorisation extrême de la santé comme bien-être. »[9]
Dans un cadre néolibéral, ce souci renvoie à la responsabilité de chacun, chargé – pour ne plus représenter de charge sociale – d’être l’entrepreneur de sa santé, de ses traitements en cas de difficulté et de sa réinsertion suite à une invalidité. Une telle conception restreinte de la responsabilité – individualiste, aveugle aux différences, insensible aux ressources, orientée résultat et culpabilisante – dévoie ce terme pourtant porteur d’un autre rapport au monde. Peut-être est-il question, par l’hospitalité, de rétablir ses portées émancipatrices, inclusives et mutuellistes. Toujours est-il qu’ici aussi, l’encadrement et la stimulation néolibérales des entreprises sanitaires personnelles se mènent par des politiques à deux vitesses.
Pour les gagnants et celles et ceux qui ne sont pas encore tombés, l’offre de thérapies prolifère, se diversifie et s’exotise : programmation neurolinguistique, psychologie positive, hypnose, bioénergie, sexologie, psychodrame, pleine conscience, écologie profonde, coatch personnel, yi kong, medium, tarologie, sylvothérapie… Ces recettes très en vogue et très dispendieuses sont à la fois un luxe pour qui en a les moyens et un lubrifiant ou une bulle d’air qui permet de rester dans les flux et supporter la pression de la vie courante. Elles ont tendance à rassurer, résigner et dépolitiser leurs pratiquants tant à l’égard des injonctions et de l’absurdité du monde actuel qu’envers les perdants qu’on oublie ou renvoie à leur responsabilité.
Or, c’est bien connu, responsabiliser celui qui n’en a pas la capacité, parce qu’il est en situation de souffrance et de dépendance, revient à l’abandonner et à le culpabiliser. En le sanctionnant parce qu’il n’y réussit pas, on l’enfonce dans une spirale de dépréciation, de dépossession et de désocialisation qui saperont toute possibilité d’autonomie et de responsabilisation. À force de lui répéter qu’il doit s’activer pour s’en sortir et que s’il n’y arrive pas c’est qu’il n’y met pas assez du sien, on déresponsabilise complètement la collectivité, on nie la déliquescence des rapports sociaux et on cautionne la violence du système économique.
Nous voilà face à des processus de normalisation dans le milieu de vie plus insidieux mais tout aussi violents que dans l’hôpital psychiatrique de jadis. Ces processus combinent le diagramme de la responsabilité libérale, le panoptisme du dossier médical global et la peur aussi bien du fou que de devenir fou. Les dispositifs qu’ils relient s’appliquent pernicieusement à rendre le fonctionnement actuel de la société souhaitable pour les uns et supportable pour les autres. Il s’agit de faire tourner les machines, de remettre en état de marche ou d’anesthésie ceux qui faiblissent et de mettre au garage ceux qui demeurent trop longtemps sur le bord de la route.
Tout cela, la course au sauve-qui-peut et la peur qui se nourrit de ses remparts, n’est point propice à l’hospitalité éthique. Elle « ne peut guère avoir d’autre importance que celle d’un superflu, d’une parure que l’on porte de temps en temps, au cours d’une brève invitation, d’une réception, d’une fête entre amis, entre familiers. »[10] Est-elle devenue surannée et poussiéreuse, trop coûteuse ou dangereuse, inévitablement mercantile ou corrompue, voire carrément impossible ? Pourtant, comme à toute époque, persistent des irréductibles qui font primer la loi éthique sur les prescriptions et proscriptions du moment et pratiquent l’hospitalité dans les interstices. Ne pourrions-nous la remettre plus amplement en œuvre comme un acte de résistance, parmi d’autres, au néolibéralisme sécuritaire, comme une subversion des habitudes et imaginaires dominants[11] ?
Ni l’hospitalité, ni le métier des sujets supposés soigner ne doivent cautionner un état du monde qui génère autant de souffrance et de crise. Aussi insidieux et pernicieux que soient les diagrammes, tout le monde ne peut demeurer apathique face aux « canaris » qui se multiplient. Telle est la fonction d’interrogation et d’alerte sociales de celles et ceux qui disjonctent, en souvenir des petits serins qu’on descendait dans les mines en raison de leur grande sensibilité aux odeurs de gaz : dès qu’ils s’évanouissaient, les mineurs savaient qu’un coup de grisou approchait.
Marie-José Mondzain rappelait que pour la psychiatrie, « il ne s’agit pas d’être au chevet du néolibéralisme et du capitalisme pour qu’ils se portent mieux, mais il s’agit de porter ensemble un monde qui se porte très, très mal »[12]. Pour nous, il s’agit de se confronter à un monde angoissé et angoissant, aseptisé et invivable, pour révéler ses failles et réveiller les forces qui lui échappent. Sans pour autant vouloir le meilleur des mondes, lisse et sans surprise, paisible et sans accroc : « le mouvement qui nous porte à vouloir un monde sans angoisse nous porterait, si nous le suivions jusqu’au bout, à faire un monde en quelque sorte refroidi, un monde privé& de chaleur humaine… »[13] …un monde privé d’hospitalité[14].
Références
[1] Nick Srnicek, Alex Williams, Accélérer le futur, trad. de l’anglais par L. Bury, it :éditions/Cité du design, 2017, p. 21.
[2] En Belgique, c’était les gouvernements Martens-Gol, auxquels on a pu, à plus d’un titre, comparer le gouvernement De Wever-Michel.
[3] Loïc Wacquant fut un des premiers à avoir pointé ce passage de l’État social à l’État pénal à partir de ses observations aux États-Unis : « Les mêmes – pays, partis, politiciens et professeurs – qui hier militaient, avec le succès insolent que l’on peut constater des deux côtés de l’Atlantique, en faveur du « moins d’État » pour ce qui relève des privilèges du capital et de l’utilisation de la main-d’œuvre, exigent aujourd’hui avec tout autant d’ardeur « plus d’État » pour masquer et contenir les conséquences sociales délétères, dans les régions inférieures de l’espace social, de la dérégulation du salariat et la détérioration de la protection sociale. » (Loïc Wacquant, Les prisons de la misère, Paris, éd. Raisons d’agir, 1999, p. 13). En creusant encore, on découvre que, à l’inverse du libéralisme et des principes proclamés, le néolibéralisme relève de l’ordo-libéralisme en ce qu’il nécessite de fortes interventions de l’État pour soutenir sa politique économique, par exemple pour sauver les banques ou pour signer des accords de libre échange.
[4] Mathieu Bietlot, « Le camp, révélateur d’une politique inquiétante de l’étranger », Cultures & Conflits, n°57, 2005, pp. 221-250 (en particulier, pp. 248-249)
[5] Michel Fouault, Surveiller et punir, Gallimard, 1975, pp. 244-258.
[6] Mark Seem et John Parkin, « ‘Santé mentale’ et technologie de normalisation » in Collectif international, Réseau Alternative à la psychiatrie, Union générale d’édition (10/18), 1977, p. 430.
[7] Erving Goffman, Asile. Études sur la condition sociale des malades mentaux, trad. de l’anglais par L. & C. Lainé, éd. de Minuit, 1968 (1961), p. 121.
[8] Cours au Collège de France 1978-1979 (Gallimard/Seuil, 2004) et de manière plus détaillée dans le cours de l’année précédente, Sécurité, territoire, population (idem). Le cours de 1978-1979 étudie le libéralisme comme cadre général de la biopolitique et s’intéresse aux premières écoles néolibérales.
[9] Guillaume le Blanc, Vies ordinaires, vies précaires, Seuil, 2007, p. 275.
[10] René Schérer, op. cit., p. 18.
[11] Voir nos analyses « L’hospitalité, une invitation inopinée » et « Instituer l’accueil du futur dans les temps présents » (titre provisoire).
[12] Citée par Françoise Attiba, « Dedans/dehors, avatars du sujet psychotique » in in Patrick Chemla (éd.), Politiques de l’hospitalité, éd. érès/La criée, 2014, p. 47.
[13] Georges Bataille, Intervention aux VIIIes rencontres internationales de Genève : « L’angoisse du temps présent et les déboires de l’esprit », Œuvres Complètes, tome VIII, Gallimard, 1976, 242.
[14] « Il n’y a pas d’hospitalité dans un monde lisse, où tout se ressemble, où le lointain est absorbé sous la qualité du proche. » (Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, La fin de l’hospitalité, Flammarion (champs essais), 2018 (2017), p. 74).